2005 : Une échéance clef... Pour une incinération encore plus propre

Le 31/07/2003 à 16:37  

2005 : Une échéance clef…Pour une incinération encore plus propre

J. Demblans-Dechans

Fin 2005, tous les incinérateurs, sans exception, seront soumis à de nouvelles « normes », toujours plus strictes en matière de rejet et de protection de l’environnement. Une évolution notable, à laquelle contribue grandement l’ensemble des exploitants français, et pour laquelle ils s’engagent.

Nous avons rencontré Jacques Demblans-Dechans, Président du SVDU, Syndicat National du Traitement et de la valorisation des déchets urbains et assimilés ce 25 juillet. Pour lui, les choses sont claires : « la totalité du parc français d’incinérateurs sera conforme aux nouvelles normes au 28 décembre 2005 »...

Promouvoir et défendre l’image et les performances de l’incinération, n’est ce pas chercher à opposer l’incinération aux autres modes de traitement des déchets aujourd’hui disponibles ?

Tout au contraire ! L’incinération n’a aucunement vocation à se substituer aux autres modes, puisque tous sont complémentaires et s’intègrent dans un processus global de traitement : la collecte sélective permet le recyclage du plastique et du verre ; le compostage ou la méthanisation la production de compost destiné à être épandu ; l’incinération la valorisation matière et énergétique ; et en bout de chaîne, seuls les déchets dits ultimes (ceux qui ne peuvent être traités) sont placés en centres de stockage. Ce que je décris là, ce n’est ni plus ni moins que le résumé de la loi de 1992 qui définit notre politique actuelle des déchets, selon le principe d’une gestion moderne avec valorisation.

La précédente mise aux « normes, définie par l’arrêté de 1992, a parfois connu des « ratés ». Quelles assurances apportez-vous quant au respect des nouvelles « normes » 2005 ?

C’est là tout l’enjeu de notre démarche. Nous nous engageons à ce que la totalité du parc français d’incinérateurs soit conforme aux nouvelles normes au 28 décembre 2005. Il est vrai que pour les normes définies en 1991 et qui étaient applicables en 2002, certains sites ont pris du retard, depuis entièrement rattrapé ? Des erreurs ont également été commises, qui n’étaient d’ailleurs pas toutes de notre fait, même si nous avons notre part de responsabilité ? Pour 2005, il est hors de question que cela se reproduise ; la première étape de cet engagement a eu lieu très récemment, le 28 juin 2003, où l’ensemble des études de mises en conformité du parc français a été remis au ministère de l’Environnement.

L’association incinérateur/émission de dioxines est fréquemment mise en avant. Quelle est votre position ?

En matière de dioxine, la question est extrêmement complexe. Aujourd’hui encore, il n’existe pas de consensus scientifique sur le degré de dangerosité des dioxines et les études épidémiologiques d’envergure font défaut. Faut-il définir un seuil ou non ? C’est aux scientifiques de trancher, puis aux politiques de fixer les « normes », enfin aux exploitants de les respecter. Et je pense avoir été clair sur ce point ! Mais en tout état de cause, la norme de 0,1 ng/TEQ/Nm3 pour tous les incinérateurs en fonctionnement apporte, selon les experts, toutes les garanties que les populations sont en droit d’attendre. Je rappellerai d’ailleurs les progrès réalisés par l’incinération en la matière : en 1995, les incinérateurs de plus de 6 tonnes/heure produisaient en France 780 g/TEQ ; en 1997, nous étions passés à 500 g ; en 1999 à 200 g. En 2005, avec les nouvelles « normes », nous devrions être à moins de 10 grammes. Soit le tiers des émissions générées par les feux domestiques !

Le traitement de nos déchets est une activité de service public. Le mode d’exploitation des incinérateurs est-il profitable pour la collectivité et quelles garanties d’information apporte-t-il aux populations ?

Nous fonctionnons, soit en délégation de service public (c’est à dire que l’exploitant prend tous les risques, industriels et financiers), soit en marché public d’exploitation –où nous ne faisons que gérer l’exploitation. Mais dans les deux cas, les études ont prouvé l’avantage financier pour une collectivité de confier le traitement de ses déchets à une société privée. Quant aux mesures d’information, nous affichons depuis longtemps notre volonté de communiquer. Les CLIS, les mesures environnementales en ligne ou les rapports annuels déposés en mairie, permettent aux populations d’obtenir l’information la plus claire possible sur notre activité.