A Bayonne, le site de traitement des déchets s'appellera Canopia

Le 10/08/2010 à 11:51  

A Bayonne, le site de traitement des déchets s'appellera Canopia

Site valorisation OM Canopia La polémique poursuit son chemin en Pyrénées-Atlantiques en matière de déchets. En effet, le traitement des déchets ménagers de l'agglomération bayonnaise a besoin d'une solution très rapidement. D'ici à 2013 ils devront impérativement être traités sur place, alors qu'aujourd'hui ils sont valorisés en Gironde. Le point d'accroche, comme nous vous le disions il y a quelques semaines (voir notre article ici) réside dans la manière d'opérer. La solution a été proposée par Bil Ta Garbi et Urbaser: une usine de valorisation Canopia comprenant un centre de tri mécano-biologique (TMB), de méthanisation et de compostage. Mais les habitants s'opposent au TMB et à la méthanisation  pour cause de nuisances sonores, odorantes et surtout  à au coût prohibitif du projet.

Alors que l'enquête publique se poursuit afin de soumettre l'avis définitif de la population au projet d'une unité de valorisation des déchets ménagers, le syndicat Bil Ta Garbi a choisi le nom de ce futur pôle: Canopia (en référence à canopée, le sommet des arbres). Le site se situera à Batz à Bayonne nord, et la future usine sera construite en partenariat avec le groupement Urbaser Environnement et les architectes de DHA. Elle comprendra des bioréacteurs, un tri mécano-biologique (TMB), la méthanisation et le compostage. S'il est retenu, le projet nécessitera un investissement de 60 millions d'euros. Le syndicat Bil Ta Garbi promet qu'"Urbaser intégrera dans le dossier de demande d'autorisation d'exploiter les quatre points de vigilance qui ont été énoncées dans les conclusions favorables du commissaire d'enquête à l'issue de l'enquête publique de la demande de déclaration d'utilité publique". En outre, il tient à souligner que le site ne générera aucune odeur.

 Les arguments en faveur du centre ne manque pas du côté du syndicat Bil Ta Garbi pour rassurer les bayonnais. Le site emploiera 50 personnes spécialisées et tout sera mis en place afin d'éviter au mieux les nuisances en tout genre. L'installation comprendra 4 pôles et traitera 76 200 tonnes de déchets résiduels (triés par les particuliers) et 15 000 tonnes de déchets issus des collectes du syndicat, après avoir été transformées en biogaz. Cela permettra de produire 12 500 mégawatts d'énergie électrique, 12 500 mégawatts d'énergie thermique (directement réutilisé dans l'usine), et du compost. Ce sera donc une installation assez complète comprenant différentes phases de traitement et de valorisation.

Mais cela n'apaise pas les doutes et les inquiétudes des riverains. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Le TMB et la méthanisation en particulier ne rassure pas quant à la gestion des nuisances (bruit, trafic routier, odeurs, qualité des eaux). Les habitants redoutent par ailleurs une mauvaise mise en valeur des boisements conservés sur le site et l'ouverture au public, de la mise en œuvre des campagnes de communication et d'explication sur la conception et le fonctionnement du site. C'est sans compter le prix d'un tel investissement, à peu près 60 million d'euros sur 15 ans, qui aux yeux du public à du mal à trouver justification.

En effet, les syndicats n'ont pas encore trouvé le bon discours pour vendre leur procédé. Le collectif de l'ADECH, qui dénonce depuis deux ans le choix du quartier de Batz, une zone déjà urbanisée et en voie de fort développement, a annoncé qu'il sera présent à partir de 16h30 près de la mairie lors du conseil municipal du 22 juillet prochain en guise de protestation. Le collectif des riverains rappelle que le résultat favorable de l'enquête publique "n'entraîne en aucun cas, le début des travaux de l'installation de l'usine (...), le terrain n'étant toujours pas déclaré en DUP, d'autres obstacles sont encore à surmonter par Bil Ta Garbi avant d'acquérir le terrain et une deuxième enquête doit avoir lieu en fin d'année".

Il faut rappeler que la méthanisation, même si elle connaît un essor en Europe, reste encore minoritaire en France et n'inspire pas toujours confiance (problème de coût et d'odeur). Par ailleurs, le TMB n'est qu'une phase de pré-traitement et cela ne peut annuler en amont le travail indispensable de sensibilisation et de tri des usagers. Le projet Canopia reste une affaire à suivre...