Acti’Verre : pour un recyclage effectif du verre perdu en CHR

Le verre à usage unique, dit « perdu », représente environ 80% de la totalité des formats d’emballages « perdus » (en tonnage), soit 750 millions de bouteilles servies chaque année dans les établissements types cafés, hôtels, restaurants (1). Si la collectivité en récupère une partie, via le tri effectué par ces professionnels qui déposent ces déchets d’emballages au conteneur le plus proche, il reste que les déchets d’emballages ménagers ne doivent pas être confondus avec les déchets d’emballages industriels et commerciaux. D’où une solution présentée lors du dernier Congrès des maires...

Répondre aux problématiques spécifiques de la collecte et de la valorisation du verre consommé en cafés, hôtels et restaurants compte parmi les préoccupations de France Boissons (41 600 clients CHR), filiale 100% du groupe Heineken, acteur de poids de la distribution de boissons sur le circuit hors domicile, qui se doit de se préoccuper aussi de la gestion des déchets générés. Si les responsables des CHR consciencieux peuvent se rendre aux conteneurs les plus proches, il n’en demeure pas moins que ceux-ci sont dédiés aux déchets d’emballages ménagers et non aux déchets commerciaux.
Pour la seconde fois, France Boissons a exposé au Salon des Maires et des Collectivités Locales : elle y a présenté cette année, dans le cadre de la table ronde « Gestion du verre en CHR : la logistique inverse du distributeur, une solution pour les collectivités locales ? », une offre performante pour assurer une meilleure gestion du verre perdu chez ses clients…

Pour les établissements, la gestion de la récupération de ce verre perdu est très souvent complexe : problèmes potentiels d’hygiène et de sécurité, nuisances sonores pour l’établissement et son voisinage, problèmes de place et d’encombrement, etc. Outre le temps nécessaire qu'il faut y consacrer, la gestion du verre perdu dans le monde des CHR engendre des coûts qui n'ont rien de négligeable, sans compter le respect d’une règlementation stricte.
D'où une réflexion et un nouveau service, proposé par France Boissons à ses clients, appelé "CHR, Acti’Verre". La formule proposée permet de réduire les volumes de verre d'environ 80% et de stocker près de 20kg de verre broyé, répondant ainsi aux contraintes de stockage du verre dans les établissements concernés.
Ce service intègre la mise à disposition d’un concasseur de verre et la formation du chef d'établissement, assurée lors de l’installation, mais également la gestion intégrale du cycle du verre perdu (fourniture des bidons vides, reprise des bidons pleins…), jusqu’au Service Après-Vente en cas de besoin. Facile d’utilisation pour l’ensemble du personnel, propre et sécurisé (certification CE), Acti’Verre diminue les risques liés aux manipulations ainsi que les nuisances sonores (intérieures comme extérieures).
Il apporte également un gain de temps conséquent, comparé à la dépose du verre dans les collecteurs des municipalités. Une fois les deux bidons (d’une capacité de 70 bouteilles chacun) remplis, les équipes France Boissons se chargent de les reprendre et de les remplacer par des bidons vides.

Fonctionnant en circuit « fermé », 100% du verre perdu concassé au sein des établissements clients, est envoyé aux recycleurs agréés sélectionnés par France Boissons qui garantit que le verre perdu sera recyclé dans les filières adéquates. Initiative cautionnée par la FNB (Fédération Nationale des Boissons), ce service a déjà été testé sur 3 villes, l’une dans le sud-ouest, une autre en Bretagne et une autre en région parisienne avec des retours clients positifs, tant sur l’outil que sur la prestation.

On retiendra qu’actuellement, seulement 5% des établissements ont recours à des alternatives privées. Ce qui signifie, a contrario, que la récupération, en vue de son recyclage, du verre perdu est donc principalement gérée par les collectivités locales qui proposent deux dispositifs principaux : « l’apport volontaire » (83% des cas) et le « porte à porte » (17% des cas). En « apport volontaire », entre 20 et 50% du verre perdu est effectivement trié par le CHR, puis recyclé, alors qu’en « porte à porte », la moyenne oscille entre 50 et 85%.
L’intégration de la logistique inverse du verre perdu vient en complément du service proposé par la communauté de commune : elle allège le travail et le coût pour les collectivités, désengorge les points de collectes dédiés aux particuliers et réduit la pollution pour les riverains, et enfin, améliore le taux de recyclage du verre perdu.
Déployée à l’échelle nationale, la mise en place de ce système par tous les acteurs CHR pourrait permettre de recycler jusqu’à trois fois plus de tonnages (jusqu’à 300 000 tonnes de verre perdu pourrait être repris en logistique inverse par an, soit 75% de la quantité d’emballages tous types confondus) et générer une diminution du coût pour les collectivités allant jusqu’à 23.6 millions d’€ par an (1)...
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Source : « Impact de la logistique retour sur la collecte des emballages perdus en CHD », Bio Intelligence Service, Fédération Nationale des Boissons, Octobre 2013