Algérie : fin prête à doper sa production d’emballages à partir de cartons recyclés
L'événement est de première importance : la société Tonic Emballage met prochainement en service une ligne de fabrication de carton ondulé afin de réduire la facture d'importation mais aussi afin de doper la production nationale de carton. De fait, le PDG de la Banque algérienne de développement rural (BADR), Boualem Djebbar, a récemment visité les nouvelles installations de la société (voir notre exposé du 12/04/2005), pour affirmer sa satisfaction...
«Cette visite est un signal fort de la part de la BADR car cela nous encourage à aller de l’avant et nous conforte dans notre stratégie. L’objectif de la visite est justement d’apprécier l’ampleur des investissements engagés dans ces deux zones, d’autant que la BADR est notre principal financier », a déclaré à notre confrère "Le Jeune Indépendant", le responsable de la communication de Tonic, Hamid Rabahi, qui a par ailleurs souligné que la BADR, à travers cette démarche, « inaugure une nouvelle politique de suivi des investissements, privilégiant le jugement basé sur les réalités et se départant des attitudes contreproductives qui mettent en péril à la fois les intérêts du promoteur et ceux de son principal créancier».
Les installations de Tonic, essentiellement dédiées à l’emballage et au conditionnement, sont basées dans la zone industrielle de Bou ismaïl sur 45 hectares et à Chaîba, un nouveau complexe papetier disposant de deux unités de fabrication.
La première dont la mise en service date de janvier 2006, fabrique le papier tissu alors que la seconde, qui sera opérationnelle à l’automne, produira le carton ondulé. Les deux usines seront alimentées en grande partie par la matière première locale, c’est-à-dire les déchets papetiers récupérés et recyclés.
Pour ce faire, Tonic fait appel à un large réseau de récupération déployé sur l’ensemble du territoire national. «A travers la collecte de déchets, nous avons contribué à la création de 5 000 emplois indirectes depuis une année et nous escomptons porter ce chiffre à 10 000», s’est félicité, Hamid Rabahi qui a ajouté que « l’entreprise incite et encourage les jeunes de la capitale à se pencher sur la collecte des déchets et entend généraliser cette activité «rentable» sur tout le territoire national ».
Il a affirmé également que son entreprise « contribuera ainsi à réduire de moitié la facture d’importation du papier et de ses dérivés, dont le montant dépasse parfois les 400 millions de dollars ».
Il faut savoir que la consommation nationale de papiers cartons est de 600 000 tonnes par an, alors que la production locale, tous produits confondus, n’excède pas les 50 000 tonnes en Algérie.
Il convient aussi de souligner que l’usine de papier tissu mise en place au début de l’année est la première en Algérie et la seconde en Afrique après celle de l’Afrique du Sud.
« L’usine exporte déjà vers le Maroc et la Tunisie ; elle prospecte d’autres marchés africains et même certains pays d’Europe, comme la France et l’Espagne», conclut le responsable de la communication.