Aliapur fait du neuf avec du vieux, pneu…
Sans jouer les coqs, on peut chanter cocorico sans complexe ; telle qu’elle est menée depuis 7 ans, cette initiative est à ce jour unique en Europe. Pour mener à bien ce travail, Aliapur s’est rapproché de laboratoires spécialistes du caoutchouc et de la plasturgie, mais aussi d’équipementiers de renommée, puisqu'ils fournissent les constructeurs automobiles...
Cette démarche originale tout autant qu'intelligente a largement favorisé la mise au point d'un "compound", c’est-à-dire un composite contenant plusieurs produits, en l’occurrence des thermoplastiques –polyamide et polypropylène– et du granulat de pneus associé à un additif servant de liant. "Le procédé d’élaboration de ce compound a fait l’objet de nombreux tests afin d’en vérifier la fiabilité pour un usage industriel. Il en ressort que l’incorporation de granulat dans les plastiques n’a posé aucune difficulté technique à l’injection. Plus encore, les moules n’ont pas eu besoin d’être adaptés à cette nouvelle matière première", souligne Aliapur.
Non seulement ce compound apporte "des fonctions supplémentaires grâce à ses caractéristiques élastiques, mais sa composition offre un avantage financier non négligeable : le pneu usagé est un produit abondant et le granulat de la filière Aliapur –dont la qualité est reconnue– s’affiche aujourd’hui à un prix d’environ 25% à 30% de celui du polypropylène et 15% à 20% de celui du polyamide".
Il va de soi que ces arguments ne peuvent que séduire les équipementiers –et par conséquent les constructeurs automobiles– : ils disposent ainsi de pièces moulées "dont les qualités sont constantes et égales aux pièces traditionnelles, dont l’aspect de surface est identique, mais qui offre un prix de revient nettement plus compétitif". Et puis, ses applications sont multiples, ce qui ne gâche rien : "notre compound peut être utilisé pour la fabrication de plusieurs pièces dans le compartiment moteur (couvre moteur, cache culasse), dans la carrosserie (passage de roue, spoiler…) voire pour l’insonorisation extérieure du véhicule".
L'an dernier, une centaine de prototypes ont été fabriqués grâce au concours d'un équipementier de premier rang. "Ces prototypes utilisent, en fonction des tests, 20%, 30%, voire 40% de granulat de pneus usagés, ce qui intervient en outre dans un contexte réglementaire hautement favorable" : la directive européenne 2000/53/CE du 18 septembre 2000 encourage en effet "les constructeurs automobiles en liaison avec les fabricants de matériaux et d’équipements, à intégrer une part croissante de matériaux recyclés dans les véhicules".
La conclusion s'impose : le vieux pneu a toute sa place dans les voitures neuves...