Allemagne : nouveau plan national du commerce des émissions
Le gouvernement allemand a adopté le nouveau plan du commerce des émissions pour la réduction des gaz à effet de serre pour la période 2008-2012. Selon Sigmar Gabriel, ministre allemand de l'environnement, l'application de ce plan devrait permettre à l'Allemagne de respecter ses engagements vis-à-vis du protocole de Kyoto, c'est à dire une diminution des émissions de six gaz à effet de serre de 21% d'ici 2012 par rapport aux niveaux de 1990...
Dans les autres pays européens, la situation n'est pas brillante. Les ONG ont même dénoncé des "signaux négatifs" dans la lutte contre le changement climatique. La France a publié le 26 juin dernier un projet allant dans le même sens que celui de son voisin allemand, mais accuse un mois de retard. D'autres, comme la Suède, le Danemark, la Finlande, l'Espagne et la République Tchèque, reconnaissent qu'ils ne sont pas encore prêts et se refusent parfois à fixer une échéance. L'Allemagne est donc le seul bon élève de la classe, avec le Royaume-Uni, ayant réussi à finaliser son plan dans les délais impartis. Reste maintenant à attendre la validation de la Commission qui se prononcera dans les 3 mois à venir.
Les 850 établissements qui participent au commerce des émissions en Allemagne ne pourront rejeter que 482 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an, soir une réduction annuelle d'environ 15 millions de tonnes de CO2 par rapport aux émissions de 2000 à 2002.
Les industriels devront réduire leurs émissions de 1,25% et les entreprises énergétiques de 15%. Cette différence de traitement s'explique par le fait que les industriels sont déjà doublement menacés par le système d'émissions : ils doivent payer pour leurs émissions excédentaires mais en plus ils doivent acheter l'énergie à un coût plus élevé. En outre, ils ne doivent pas être trop pénalisés afin de rester compétitifs sur le marché international. Les grands groupes énergétiques, au contraire, ont déjà amorti les coûts des certificats en augmentant les prix de l'énergie. C'est pourquoi le nouveau plan national exige une réduction plus sévère de leurs émissions.
L'opposition et les organisations environnementales ont toutefois émis de fortes réserves sur ce plan et ses résultats escomptés. Elles critiquent, en particulier, l'importance des droits d'émission accordés aux usines à charbons. A puissance égale, les usines à charbon reçoivent, en effet, deux fois plus de droits d'émission que les usines à gaz, beaucoup moins polluantes.
source : bulletins-electroniques.com