Altriom : une alternative à l'enfouissement sort de terre

Le 20/02/2014 à 14:43  

Altriom : une alternative à l'enfouissement sort de terre

Il a pour nom Altriom, se situe à Polignac, sera pleinement opérationnel en juillet prochain et devrait pouvoir traiter entre 30 et 40 000 tonnes par an, si nécessaire. Porté par l’entreprise Vacher et par Praxy Développement, le centre, qui a nécessité un investissement de 14 millions d’euros, est destiné au tri et à la valorisation des déchets ménagers résiduels, bien sur, sauf qu’il est présenté comme unique en son genre. Une chose est sure : il a ouvert ses portes le jour de la Saint Valentin. Gageons que ça lui portera bonheur…

Adieu l’enfouissement et vive le tri et la valo ! Tel est en substance le message des addicts à ce projet qui, comme souvent, n'a pas fait l'unanimité. « Altriom est un centre de tri et de valorisation des déchets ménagers résiduels, c'est à dire ceux qui restent après les collectes sélectives et les déchèteries, et des déchets issus des professionnels », explique la société Vacher. « Le projet Altriom répond à un besoin local qui existe pour ces deux catégories de déchets depuis de nombreuses années puisque nous les exportons vers d'autres départements. Il est également le résultat de plusieurs années de recherches, de visites et de travail »...

 Vendredi 14 février, à quatre mois de son inauguration, le centre de tri de Polignac, Altriom, ouvrait grands les portes ; 90% des travaux sont d'ores et déjà achevés alors que ceux-ci ont commencé en avril 2013 : les premières tonnes de déchets devraient arriver dès le mois d'avril et Altriom devrait fonctionner à plein régime au 1er juillet 2014. Le centre est calibré pour traiter 30 à 40 000 tonnes de déchets résiduels par an ; autant dire que c’est un gros morceau ! Il a en effet été prévu pour traiter les déchets provenant de l'Agglomération du Puy-en-Velay, du SICTOM des Monts du Forez, de l'Emblavez-Meygal et de la Communauté de communes de Saugues, dans la Haute Loire. La SAS Altriom réunissant l’entreprise Vacher et Praxy développement, a injecté 14 millions d'euros dans le projet dont 8 millions pour les machines. On parle de 19 créations d’emplois pour faire tourner le site.

Altriom Le site est vécu comme un soulagement après 20 ans de réflexions débouchant dans des culs de sacs…
Au demeurant, le vice-président de l'Agglomération et conseiller municipal en charge du développement durable, Willy Guieau confirmait l’impasse : «nous étions dans l'impasse depuis plus de 20 ans. Nous ne voulions pas de projet d'enfouissement ou d'incinération qui constitue pour nous un gaspillage de matières premières. Avec Altriom, nous avons trouvé une solution de très haut niveau, unique en France ». Des propos qui n’ont pas été infirmés par Laurent Wauquiez député-maire du Puy-en-Velay, ravi de pouvoir confirmer qu’avec la solution choisie « on enterre définitivement les projets de centre d'enfouissement à Chastel Ligou, à Magnore, dans l'Emblavez et plus récemment sur le plateau de Cayres... Et peut-être celui dans le Brivadois ». Cela étant, qu’on se le dise, « tout le monde doit continuer de trier ses déchets pour que cela fonctionne ».

 Si tel est le cas, la promesse se veut alléchante : 90 % des déchets seraient recyclés via le process installé. « Notre territoire était lanterne rouge en ce qui concerne la gestion des déchets. On triait 42% de nos déchets. Avec ALTRIOM, l'objectif est de 80 à 90% de tri sur ce qu'il y a dans les poubelles grises. On devient l’élève modèle », poursuit  Laurent Wauquiez.
Bon an, mal an, si l’on décortique les déchets ménagers résiduels, on considère que 30% sont fermentescibles, que 30% sont constitués de plastiques,que l’on peut prélever 30% de non recyclables en l’état, tandis qu’on ne peut éviter 10% de déchets.
Le process prévoit un tri et une séparation des déchets : la fraction organique sera compostée, ce qui est recyclable sera recyclé, tandis qu’une belle part de ces déchets sera transformée en combustible solide de récupération, lequel CSR sera vendu.
La mise en œuvre de ce projet n’a pas fait que des heureux : Altriom consistant en un centre de tri des ordures ménagères non triées au préalable par les usagers, Sita qui avait projeté un centre de stockage dans la région, a dû y renoncer faute de pouvoir capter suffisamment de déchets. Ce qui a été officialisé le 31 mai 2013.