Assignation de GDE devant le TGI d’Argentan
"Rétablir la vérité sur les risques de pollution des eaux", tel est l'objectif affiché : il s'agira "d'obtenir que toutes les expertises nécessaires soient engagées pour faire la lumière sur les risques encourus en s’assurant de toute la transparence requise".
On nous indique que cette action répond, par ailleurs, au souci de Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, qui, le 27 avril dernier, a déclaré par l’intermédiaire d’Yves Goasdoué, député de l’Orne, son intention de mener des expertises complémentaires sur la nature des sous-sols avant de délivrer à GDE l’autorisation finale d’exploiter.
En effet, comme l’a démontré l’hydrogéologue, Pierre de Bretizel, dans son récent rapport, le site de GDE ne reposerait pas sur une épaisseur d’argile garantissant l’étanchéité entre les eaux chargées de polluants issus des déchets stockés par GDE avec les sources d’eau potable des alentours. Fait aggravant, le site repose sur plusieurs failles géologiques qui accentuent encore le risque d’infiltration et donc de pollution des eaux.
L’enquête publique défavorable au projet de stockage présenté par GDE avait pourtant mentionné ces risques de pollution des eaux superficielles et souterraines dès 2007, ce qui avait en partie motivé la décision de rejet du projet par le Préfet de l’époque en 2010.
Qu’en conclure ? Selon les opposants, plus que jamais mobilisés, "contrairement à ce qu’affirme GDE, le site retenu ne présente pas les caractéristiques hydrogéologiques requises pour l’implantation d’un centre de stockage. Bien au contraire, il recèle tous les facteurs d’une catastrophe annoncée de pollution des eaux et des terres avoisinantes, avec toutes les conséquences mortifères sur les terres d’élevage et agricole, ainsi que sur l’eau potable pour l’alimentation humaine".
Depuis plusieurs mois, les responsables politiques nationaux et régionaux ont dans leur grande majorité rejoint la cause des associations en reconnaissant que la localisation de ce site au cœur des terres d’élevage était un choix absurde. D’autant plus absurde, selon les forces mobilisées contre ce projet que " GDE vient d’annoncer que le nombre d’emplois créés, passerait de 12 à 32 sans autre explication. Comment traduire cela, si ce n'est par la volonté de l'entreprise, de faire pression sur les pouvoirs publics pour aboutir à ses fins. Espérons qu’ils ne seront pas dupes !"...