Athies-sous Laon : feu vert pour l’usine de méthanisation
L'unité de méthanisation valoriserait environ 31 000 tonnes de déchets chaque année (soit environ 85 tonnes par jour), du biogaz et des digestats qui seraient épandus sur 1 400 hectares de surfaces agricoles situées sur trois départements : l'Aisne, les Ardennes, et la Seine et Marne. Ce projet a pour objectif d'assurer la valorisation énergétique et agricole de déchets provenant de cinq sociétés industrielles de l'agroalimentaire et d'une exploitation agricole.
En signant l'arrêté mardi 2 avril, la préfecture a donné son autorisation pour la réalisation et l'exploitation de cette unité qui sera implantée à Athies-sous-Laon dans l'Aisne (environ 16 km² pour 2 600 habitants), malgré la mobilisation de l'association Arivelac, des habitants opposés à ce projet depuis cinq ans, leurs principales craintes tenant aux odeurs, aux passages des camions, mais également du fait de risques de pollution de la nappe phréatique.
Cet arrêté est donc vécu comme un coup dur, y compris dans les rangs des élus locaux (l'ensemble des élus du territoire se sont déclarés opposés au projet), parmi lesquels le maire de la commune directement concernée, Yves Brun, qui a rappelé le 2 mars dernier, lors d'une nouvelle manifestation des riverains de la future unité.
"Nous ne sommes pas contre la méthanisation en tant que telle. Produire, à partir de déchets, du biogaz réinjecté dans le réseau GRDF, c'est merveilleux ! Mais pas à cet endroit-là, à deux encablures des habitations, en zone périurbaine"...
La préfecture de son côté, justifie sa position dans un communiqué par lequel elle rappelle avoir analysé le projet en détail : "une instruction a commencé en septembre 2014 et a permis de vérifier que le projet présenté répondait à l’ensemble des contraintes réglementaires et techniques, en matière de protection de l’environnement." Une enquête publique a également été diligentée à l'automne 2017... et puis, en 2018, le conseil départemental de l'environnement avait donné un avis favorable à titre consultatif.
Pour rassurer la population, les services de l'Etat assurent qu'il y aura un suivi très attentif ; la préfecture propose aussi la réalisation d’une étude d’odeur, une fois le site mis en service, avec la mise en place d’actions correctrices le cas échéant, et la réalisation d’une étude géotechnique, afin de choisir la meilleure façon d’imperméabiliser les zones sensibles du site et la réalisation d’une étude hydrogéologique.
Cela dit, pas plus tard que le mois dernier, l'ensemble des opposants envisageaient de déposer un recours devant le tribunal administratif en cas de revers : si cette annonce est suivie d'effet, l'affaire est loin d'être bouclée...