Aube : les déchets changent de casquette
Il y a longtemps, dans un contexte économique différent, comme de très nombreuses collectivités, l'Aube a fait le choix de l'enfouissement. Chargé de la gestion des déchets ménagers, le SDEDA a bien envie de changer de mode de traitement. Outre les visites d'unité de valorisation énergétique qu'il propose depuis plusieurs mois aux décideurs, le Syndicat organisait aussi, récemment, un colloque intitulé « déchets, énergie et développement local », destiné, notamment, aux élus locaux. Une rencontre qui avait pour vocation de replacer une problématique locale, à savoir le traitement et la valorisation des déchets dans ce département, dans un contexte économique plus global. « Le timing pour votre projet est bon. Nous sommes à la veille d'un changement de modèle économique », a d'ailleurs indiqué l'économiste Jean-Marie Cardebat. C'est sans aucun doute ambitieux que de vouloir organiser un changement de modèle économique à partir d'un projet de développement local autour du déchet, porté par des acteurs locaux... Et pourtant! Il s'inscrit complètement dans le contexte actuel, d'une part parce que « depuis la crise de 2009, le modèle néolibéral qui était le nôtre est en train de faire place à un nouveau système basé sur le développement durable », D'autre part, « parce que ce développement durable trouve sa traduction au niveau local ». Et enfin, parce qu'en répondant à des problématiques environnementales, en générant des emplois, et en étant vecteur d'innovations, un projet de valorisation des déchets dispose des dimensions « économiques, sociales, et environnementales.Trois valeurs, qui constituent les trois piliers de toute civilisation ».
La présidente du SDEDA, Danièle Boeglin, est engagée : la création d'une unité d'incinération n'est pas forcément plus coûteuse que celle d'un centre d'enfouissement, a-t-elle expliqué en substance... A ceci près que le déchet fournit de l'énergie dans un cas et pas dans l'autre...
Au demeurant, le Président du syndicat mixte de Beauce Gâtinais valorisation, Christian Puech, a fournit l'exemple d'une unité de valorisation énergétique, qui gère, chaque année, 64 000 tonnes de déchets (soit la totalité des déchets reçus). Décrite comme « propre » et « sans odeur » par les élus aubois qui ont eu l'occasion de la visiter il y a quelque temps, l'UIOM produit de l'électricité et fournit de l'eau à 105° à une malterie voisine. Et les élus du syndicat de Beauce Gâtinais valorisation de vanter les mérites « d'une énergie à bas coût, qui profite au tissu local, aux entreprises ou aux logements sociaux». Et pour les angoissés qui craignent pour leur santé, Christian Puech conclut avec une note d'humour : « toutes les demi-heures, des relevés de gaz sont effectués! Je doute qu'un hélicoptère tourne tous les jours autour d'une décharge ...».