Aveyron : le Sydom souhaiterait traiter les déchets localement...
Les ménages aveyronnais produisent environ 80 000 tonnes de déchets résiduels ménagers. Faute de mieux (voir Déchets aveyronnais : qui n'en veut?), ce sont 60 000 tonnes environ, qui sont transférées dans le Tarn chaque année et depuis plusieurs années, où ils sont déchargés et traités sur le site de l'établissement public Tryfil, à Labessière-Candeil. Les 20 000 tonnes restantes sont mises en décharge (CET de Solozard, à Villefranche- de-Rouergue). Sauf que ce centre d'enfouissement est promis à la fermeture dans un peu plus de 5 ans, fin 2019.
Du côté de la collecte sélective, elle a été étendue à l'ensemble du territoire depuis l'année dernière : ce sont environ 14 000 tonnes de déchets qui sont ainsi prélevées des tonnages destinés à l'élimination. On affiche des performances satisfaisantes même si elles pourraient être améliorées, avec un taux de refus inférieur à 20 % sur les trois sites qui réceptionnent ces déchets recyclables : 8 000 t au centre de tri de Millau, géré par le Sydom ; 3 000 t au centre de tri de Figeac et 3 000 t au centre de tri privé de la société Braley, à Bozouls.
Tout cela est fort bien, mais insuffisant. D'où la recherche d'une nouvelle solution par le syndicat départemental des ordures ménagères de l'Aveyron, laquelle a été trouvée. sauf que l'annonce du projet d’implanter un centre départemental de traitement des ordures ménagères, à Viarouge, sur la commune de Ségur, a généré quelques remous sur le territoire du Lévezou. Quand bien même ce n'est pas la première fois que le président se heurte à l'hostilité des habitants du département qui ont généralement refusé les projets proposés, il faut avancer de manière à traiter localement le déchet produit sur le département ; Patrice Couronne, qui préside le Sydom, le sait bien, tout comme il sait d'expérience, que ce ne sera pas facile (le dernier projet, à savoir l’implantation dans le Sud Aveyron, à Castelnau-Pégayrols, sur un terrain de 250 hectares, d'un CET, avait été balayé en quelques heures à peine...).
Cette fois, le premier élu à être monté au créneau, c'est le maire et conseiller général de Vézins, Arnaud Viala, qui n'y est pas allé avec délicatesse : "il n’a jamais été question de donner une suite favorable à un tel projet, si d’aventure il existait"... Ce n'est pas ce qu'on appelle de l'enthousiasme. Sur la même longueur d'onde, le maire de Ségur, Hubert Capoulade, qui a indiqué "qu’aucun projet d’enfouissement d’ordures ménagères n’est pressenti sur sa commune".
Il est vrai qu'un nouveau bureau a été élu cet été, en juillet et que ce sont les élus de l’ancienne équipe du Sydom qui connaissent le projet dans le secteur de Viarouge, lequel est porté par une entreprise privée, la Sté Sévigné, propriétaire d’un terrain... qui se positionne bel et bien en engageant des démarches pour acquérir plusieurs dizaines d’hectares.
Le président Patrice Couronne a d'ailleurs rappelé tout récemment que "le plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux porté par le conseil général de l’Aveyron a défini comme cible prioritaire la création d’un site de traitement de déchets sur le territoire aveyronnais à l’horizon 2000. Le Sydom s’attache donc à mettre en œuvre cet objectif ambitieux et travaille en n’excluant aucune piste, y compris celles portées par des entrepreneurs locaux. À ce jour, rien n’est définitivement acté..."
Reste à savoir quand et comment obtenir le consensus nécessaire à l'avancement de cet épais dossier... Une chose est sure : plus on attendra, plus le retard sera conséquent, étant entendu qu'on ne peut pas non plus, poursuivre une politique qui consisterait indéfiniment à faire traiter les déchets chez le "voisin"...