Badger puis facturer les sacs d'OMR pour doper le tri
Qui dit déchets non recyclables, dit sac noir, et badge : au nord du département du Lot et Garonne, tel est le système qui a été mis en place, depuis ce début d'année, un choix qui fait suite à la cessation en 2015, de la collecte classique des OMR en porte à porte. Ainsi, plus de BOM circulant sur le territoire de la Communauté de communes des bastides en Haut-agenais Périgord qui regroupe 18 000 habitants environ, répartis sur 43 communes.
Reste à la charge des habitants, qui doivent adopter de nouvelles habitudes, le soin de se rendre sur l'un des 140 points de collecte répartis sur le périmètre de la collectivité...
La seconde étape vise à taxer ces OMR au sac ; 26 sacs par an sont prévus par foyer, tout sac demandé en supplément est facturé 1,87 euros... d'où le badge qui permet de compter le nombre de sacs déposés sur l'année, puis de facturer au prorata, via une redevance incitative (incluant une part fixe de 164 euros pour 26 dépôts, puis une part variable correspondant aux sacs supplémentaires) qui se substituera à la TEOM. L'idée étant d'inciter fortement les usagers à trier mieux, trier plus, et par conséquent limiter le nombre de sacs noirs (associés aux nécessaires déplacements vers les points d'apport mis à disposition).
2018 a largement été consacrée aux explications justifiant cette nouvelle démarche, pour une bonne imprégnation et sensibilisation des administrés. 2019 sera une année blanche : les usagers recevront une facture fictive qui montrera à chacun le bénéfice de la démarche consistant à pratiquer le tri avec assiduité (pour ceux qui ont joué le jeu), comme la nécessité pour ceux qui recevront une note plus salée que celle à laquelle ils sont habitués, de faire un réel effort pour éviter d'avoir à payer plus ; tous en tout cas acquitteront pour la dernière fois, la TEOM en 2019. Pour l'heure et au regard des premières statistiques enregistrées, la mise en œuvre de cette nouvelle politique est comprise et suivie : on a enregistré une baisse de l'ordre de 50% du nombre de sacs noirs déposés, et une performance significative quant au tri (+ 40%).
Cette idée en tout cas a fait des émules : la Dordogne a en effet choisi de s'en inspirer. Le SMD3 a d'ores et déjà commencé à concrétiser la transition vers ce modèle original. L'implantation de conteneurs semi enterrés (qui seront équipés d'un lecteur de badge) pour se multiplie, tandis que la collecte en porte à porte a été supprimée en zones rurales ; les zones urbaines et semi urbaines seront bientôt logées à la même enseigne.
Tout comme dans le Lot et Garonne, qui sert de modèle, il y aura une année blanche pour montrer chiffres à l'appui, la différence dès lors que l'in fait l'effort de trier avec précision et systématisation.
Nul doute que les collectivités sont en quête d'idées nouvelles pour rendre le tri plus performant de manière pérenne : la perspective de voir se réduire le taux d'enfouissement de 50% couplé à une hausse significative du taux de TGAP à un horizon qui se rapproche y est pour beaucoup et incite évidemment à modifier sensiblement la trajectoire historique consistant à utiliser le CET comme exutoire « facile » et relativement bon marché.