Baronville : une décharge qui manque de classe…
Situé sur la commune de Oinville-sous-Auneau, à droite de la Ferme de Baronville, le long de la D122, en zone agricole, et à proximité du château du même nom, connu pour abriter des mariages huppés, le dépotoir s’étale sur 5 000 m² environ, à ciel ouvert : ferraille, bois, plastiques, cartons souillés, verre, déchets de plâtre et autres matières isolantes offrent un spectacle désolant …
Autorisée par le propriétaire du foncier, avec l’accord préalable du maire de Béville-le-Comte, commune d’implantation de la ferme et l’aval de celui d’Oinville-sous-Auneau, commune d’implantation du site, la préfecture, n’avait pas jugé quant à elle la nécessité de suspecter le dossier de déclaration transmis par la société Agraser (cf un récépissé du 4 mars 2011).
Sauf que… «Il devait être question de terres végétales », tandis qu’ont déferlé « des déchets de chantier», regrette le maire d’Oinville. C’est sans compter que l’exploitant du site a rapidement manqué à ses obligations réglementaires, et « sur la nature des déchets entrant effectivement sur le site, et sur les volumes traités, et enfin sur les aménagements préalables qui auraient dû être effectués (pas de revêtement étanche sur la zone d’exploitation, pas de dispositif de lutte contre l’incendie, pas d’affichage de sécurité ni de clôture : bref. Rine n'est correct) ». Autant d’irrégularités qui ont été constatées par la DREAL, ce qui a déclenché un arrêté préfectoral (5 septembre 2011) suspendant l’activité de la décharge de Baronville.
En d’autres termes, à compter de cette date, pour que l’activité puisse redémarrer, il aurait fallu repartir à zéro ou presque, avec enquête publique et l’ensemble des procédures applicables pour bénéficier d’une autorisation pour l’exploiter ce type de décharge.
Dès 2011, les parties prenantes se posaient la question de savoir ce qu’il adviendrait des déchets si d’occasion, l’entreprise laissait tomber l’idée de poursuivre l’exploitation du site… (il faut dire que le cas de Limeil-Brévannes dans le Val de Marne avait de quoi inquiéter)…
2015 : les 10 000 m3 de déchets non autorisés sur le terrain au mépris des lois sont toujours là. Si l’'État a lancé une procédure contre le responsable de cette pollution, accompagné par les propriétaires du terrain, qui se sont portés partie civile, malgré les auditions, procédures, et appels aux pouvoirs publics, rien n'a bougé… Il faut savoir que le coût estimé de cette dépollution est compris entre 500 000 et 600 000 euros…