Bateaux : il serait plaisant de les recycler
Le salon nautique vient de fermer ses portes ; comme à l’accoutumée, il a attiré les amoureux de la mer comme ceux qui achètent pour les louer, des bateaux de plaisance … Moins romantique, il faut savoir qu’environ 20.000 de ces bateaux arrivent chaque année en fin de vie en France et terminent bien souvent en épaves … on peut légitimement se poser la question du devenir de ces coques ; il y aurait un début de réponse, enfin !
Quelque 20 000 bateaux de plaisance arrivent chaque année en fin de vie en France et terminent bien souvent en épaves. Aucun règlement n'oblige à les recycler ; un projet de loi sur la mise en fourrière et la destruction des bateaux, a bien été déposé à l'Assemblée nationale en septembre 2007... mais il est resté lettre morte.
Malgré ce vide juridique, y'en a qui se sont crachés dans les mains et qui s'y sont mis. Ainsi, la société ABLS, située à Quincieux (Rhône), s'est lancée il y a deux ans dans le démantèlement et la dépollution nautiques. Son activité consiste, à l'instar de ce qui prévaut pour les voitures, à récupérer le maximum des éléments constituant un bateau. « Nous les dépolluons et recyclons plus de 90 % des matériaux, à l'exception du polyester pour lequel nous réfléchissons à sa réutilisation, car aujourd'hui nous payons pour le faire enfouir en décharge » , a expliqué Christiane Torres, cogérante de l'entreprise. Elle a en effet rejoint Guy Beraudière, ancien exploitant d'un port de plaisance, et Christophe Bakkay, ancien moniteur de bateau-école.
L'entreprise, qui souhaite étendre son action sur le territoire français, a commencé à nouer des partenariats avec des chantiers navals ou des déconstructeurs dans d'autres domaines pour partager leurs installations. Déjà, l'équipe est sollicitée par Voies Navigables de France, l'Ifremer, des CCI (gestionnaires de port) ou par des communes. A ce jour, ABLS s'est vu confier une cinquantaine de bateaux, principalement de petite taille. L'entreprise vient de recevoir un trophée Eco-innovation décerné par l'Ademe et la région Rhône-Alpes. A présent, ABLS voudrait fédérer les rares acteurs exercçant le métier. Au-delà des « casseurs », qui se limitent aux bateaux de pêche dont ils récupèrent l'acier, la société a identifié quelques associations d'insertion professionnelle en Bretagne et dans le Sud... Nous restons dans son sillage en espérant bientôt d'autres informations...