Belgique : le recyclage des matelas tisse sa toile
Une fois arrivés sur site chez Vandenheede, une entreprise de recyclage, les matelas usagés sont broyés une fois que les ferrailles ont été prélevées : ils sont ensuite transformés en pellets, très appréciés par l’industrie cimentière. L’entreprise souhaiterait organiser le démantèlement de ces vieux matelas. Le hic, c’est très clairement le nombre actuel de composants, ce qui ne facilite pas la tâche et en augmente les coûts. D’où le souhaite de l’entreprise de voir se développer des matelas qui tiennent compte le la fin de vie et de la réutilisation des matières le composant. L’harmonisation des composants serait évidement un atout majeur, pour limiter la fraction de déchets à incinérer, au bénéfice d’un recyclage matière.
Dans cette mesure, et avec le soutien de l’IWT, l’agence flamande des sciences et des technologies, des industriels planchent sur la conception d’un matelas dit « ecodesign ». « En facilitant le démantèlement, on cherche à ouvrir la voie à de nouveaux débouchés, a réaffirmé Nico Kimpe, cadre chez Vandenheede. Pour l’heure, le seul débouché existant consiste à fabriquer, avec ces vieux matelas, des matelas plus fins, destinés aux animaux». C’est mince… « Aussi, l’essentiel des matelas que nous réceptionnons en provenance des distributeurs, des hôtels et des services publics sont convertis en pellets pour l’industrie. »
Il reste que la matière ne manque pas : si l’on tient compte d’une moyenne qui indique que chaque Belge change de matelas tous les dix ans, on parvient à un gisement de l’ordre de 1.100.000 matelas par an, à démonter et à recycler.
Dans cette logique, certains se sont lancés : il en est ainsi d'une jeune structure, montée grâce à une entreprise française : Sita. Basée à Sombreffe, non loin de Namur, elle a fait du recyclage des matelas, son métier. Avec un débouché principal : le secteur automobile, mais pas seulement. Nathalie Halbot, responsable des opérations chez Sita Wallonie, rappelle qu'il est impératif de commencer par découper le pourtour du matelas, afin de « retirer la première couche, essentiellement composée de textile. Restent ensuite des matières très variées qu'il faudra extraire afin de les valoriser ».
Selon les dirigeants plus de 90% des éléments sont récupérés et triés en trois catégories : les feutres, la laine et les textiles divers, autant de matières premières qui seront utililsées dans la fabrication d'autres produits, qu'il s'agisse de sièges pour automobiles ou de tatami pour la pratique du judo. L'entreprise estime être à même de traiter 19 000 matelas au cours de la première année d'existence, avec un objectif de de 150 000 matelas, ce qui évidemment nécessitera des investissements et une mécanisation de l'outil de production.
On n'oubliera pas que bon nombre de matelas sont gorgés de mousses : ces dernières peuvent sans conteste être utilisées dans le secteur du bâtiment, en qualité de matériaux d'isolation... La performance énergétique étant un sujet d'actualité qui connaitra un bel avenir, nul doute que le devenir des vieux matelas ne sera pas un cauchemar...