Bio plastiques : un marché exponentiel est annoncé !
Les beaux jours des sacs de caisse classiques sont comptés. A partir de 2010 en effet, seule la version « biodégradable » aura pignon sur rue... C’est dire si la vie est belle pour le MaterBi, plastique à base d’amidon de maïs, proposé par la société Novamont, leader mondial du secteur.
De fait, la société italienne fera découvrir sa nouvelle gamme de produits dans le cadre de l’Espace Innovation » du Salon de l’Agriculture qui ouvre ses portes très prochainement à Paris...
Novamont est une société italienne qui a débuté ses activités de recherche en 1989, avec pour objectif de trouver un nouvel équilibre entre la chimie, l’environnement et l’agriculture. Elle a, depuis son origine, investi plus de 82 millions d’euros pour la recherche et est détentrice de l’ensemble des brevets qu’elle développe concernant les matières plastiques à base d’amidon.
En 1994, dans le cadre de la Foire Internationale de Milan, la société annonce la commercialisation d’un produit baptisé le Mater-Bi et rapidement décrié…
Aujourd’hui, le Mater-Bi répond à la norme européenne sur les emballages NF EN 13432 et détient toutes les certifications actuelles de biodégradabilité et de compostage, dont le label « Ok Compost ».
De fait, ce qu’il est convenu d’appeler les nouveaux bio plastiques (à base d’amidon de maïs, de blé ou de pomme de terre offrent) des avantages non négligeables : ils sont biodégradables, permettent d’économiser de l’énergie et se transforment en humus fertile dont certains sols appauvris ont bien besoin. Issus de matières premières renouvelables puisque végétales, ils participent à la pérennité de certaines cultures, sont compostables, mais aussi incinérables…
Tournant le dos au déclin, le Mater-Bi ne cesse de se décliner
Il se décline en effet en toutes sortes de produits et sous toutes formes possibles…
Produits phares, les sacs de caisse et cabas Mater-Bi sont utilisés notamment en Italie, en Allemagne, en France (chez Casino, Intermarché et la Fnac par exemple), en Angleterre (chez Sainsburry’s) et en Hollande.
Dans le sillage des Mater-Bag, le Mater-Bi offre une gamme de filets et barquettes pour fruits et légumes mais aussi des produits de remplissage pour emballage (solubles) et autres blocs expansés pour protéger les objets.
De nouveaux articles pour la restauration collective/hors domicile seront également dévoilés au Salon de l’Agriculture comme des couverts, verres, assiettes et autres pailles…
Le Mater-Bi est aussi la matière idéale pour la fabrication de produits d’hygiène comme les couches bébés notamment distribuées dans les pays Nordiques. Mais aussi le papier absorbant, les serviettes, mouchoirs, serviettes hygiéniques, cotons tiges, emballages pour papier toilette…
Le Mater-Bi a par ailleurs investi le marché de l’équipement automobile avec par exemple les Biofillers pour pneus à basse résistance au roulement, notamment utilisés par Goodyear au Japon et prochainement en Europe.
Solution naturelle, il est un produit intéressant pour l’agriculture française. En France en effet, l’agriculture utilise près de 75 000 tonnes de plastiques à ramasser chaque année. Ceci afin de limiter notamment les pesticides.
Or, le Mater-Bi propose désormais des films de paillage aboutis pouvant être assimilés par le sol.
Le Mater-Bi est politiquement correct…
Les municipalités ne sont pas oubliées. Aujourd’hui, ce sont plus de 3 000 municipalités européennes à l’image de Milan, Venise, Anvers ou Lorient, qui ont adopté les Mater-Bag pour la collecte des déchets fermentescibles. On en dénombrait le tiers en 2002. De nouveaux sacs « révolutionnaires » appelés Pneo, ont la caractéristique de transpirer comme la peau. Ce qui leur permet de perdre jusqu’à 50% du poids des déchets en eau qu’ils contiennent et donc de limiter le coût du transport, sans parler de la rédaction des odeurs et de l’augmentation de la valeur calorique.
Outre les problèmes de pollution et de recyclage engendrés par les déchets plastiques, il faut parler de l’épuisement et du coût des ressources fossiles que sont pétrole, charbon et gaz naturel. Epuisement qui conduit à rechercher activement des produits de substitution répondant aux mêmes besoins d’utilisation.
Par ailleurs, dans la lutte contre le changement climatique, l’Europe s’est engagée à réduire fortement les missions de gaz à effet de serre. La France, quant à elle, entend les réduire par 4 d’ici 2050. Un objectif qui ne pourra être atteint que par la relance vigoureuse de toutes les formes possibles d’économies d’énergies et par la mobilisation massive de la biomasse dans toutes ses utilisations.
Tout laisse à penser que la hausse exponentielle est programmée
Les bio plastiques devraient connaître en France un développement exponentiel du fait d’un environnement réglementaire favorable.
L’article 4 de la Loi d’orientation agricole n’° 2006 du 5 janvier 2006 dispose que « afin de protéger l’environnement et d’encourager le développement des produits biodégradables, un décret détermine les conditions de l’interdiction, à compter du 1er janvier 2010, de la distribution au consommateur final, à titre gratuit ou onéreux, de sacs de caisse à usage unique en plastique non biodégradables (…) ».
La consommation européenne des plastiques biodégradables est actuellement estimée à 80 000 tonnes par an.
Les bio plastiques tirés de l’amidon constituent la majeure partie de la capacité de production. Novamont en produit 30 000 tonnes par an.
Selon les experts, la seule substitution des sacs de caisse par des sacs biodégradables pourrait représenter plus de 50 000 tonnes consommées en 2010.
Selon Christophe Doukhi de Boissoudy, responsable de Novamont en France, « les fabricants de produits plastiques connaissent déjà cette alternative ou l’ont déjà testée. Il suffit pour eux de régler leurs outils de production avec cette nouvelle matière car le process industriel est le même. La simple substitution des sacs de caisse classiques par des sacs biodégradables est possible d’ici 2007 ».
Et c'est ainsi que Mater-Bi pourrait bien mettre le sac classique échec et Mat!