Biocarburants 2nde génération : du nouveau en France
A la différence des biocarburants de première génération, produits à partir de la partie noble de la plante, ceux de seconde génération n’ont pas d’impact sur les besoins alimentaires. En effet, leur production ne requiert que des résidus forestiers ou de la production agricole. Ces biocarburants, caractérisés par leur grande pureté et leur absence de soufre, offrent non seulement d’excellentes propriétés de carburation aux moteurs, mais génèrent également moins d’émissions de CO2 que les carburants traditionnels, ce qui contribue à la lutte contre le changement climatique...
L’Union européenne, dans le cadre de sa politique visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), demande une augmentation de la part des sources d’énergie renouvelables (EnR) dans le volume global des carburants de 10% dès 2020. C'est dans ce contexte que le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) lance la première phase du projet de construction d’une unité pilote de conversion de la biomasse (résidus de l’agriculture ou forestiers) en biocarburant de seconde génération, à Bure Saudron, au nord-est de la France, à 80 km de Nancy. Le Groupe CNIM (Constructions Industrielles de la Méditerranée) en sera le maître d’oeuvre.
Partenaires de ce projet, les équipes Ingénierie et Construction d’Air Liquide (notamment au travers de la filiale Lurgi) sont responsables de la coordination d’une partie des opérations d’ingénierie technique et des étapes du procédé aval, allant de la gazéification à la valorisation finale du biocarburant. Air Liquide fournira également de l’oxygène et de l’hydrogène : l’oxygène est nécessaire au procédé de gazéification et l’hydrogène est employé pour améliorer la quantité et la qualité du carburant de synthèse produit.
Cette unité de démonstration, rassemblant en une même installation les différents composants de fabrication de biocarburants de seconde génération, sera la première unité de production de ce type en France.
La biomasse, par exemple les résidus forestiers ou de l’agriculture, est tout d’abord traitée pour en réduire l’humidité et la taille des particules. Elle est ensuite convertie en gaz de synthèse au moyen d’un réacteur de gazéification, un procédé dont la première étape est une réaction de combustion sous haute pression et à haute température (supérieure à 1 300°C), grâce à l’apport d’oxygène et de vapeur. Au cours de l’étape suivante, le CO2 et les impuretés présentes dans le gaz de synthèse, comme le soufre, sont éliminées. Le produit, un gaz de synthèse pur, est ensuite converti au moyen de la technologie Fischer-Tropsch, développée en partenariat par Statoil, PetroSA et Lurgi.
Le résultat de cette dernière phase est une cire verte qui sera ensuite valorisée en aval, au cours d’un dernier procédé pour donner, au final, un carburant de synthèse de grande pureté et de grande qualité énergétique.