Biodiesel : le papetier UPM passe la seconde
La papeterie française "ne va pas bien", ce n’est pas un scoop. Depuis environ 3 ans, ce secteur industriel parle donc sérieusement de se diversifier et d’assurer non pas ses arrières mais sa nouvelle façon de faire, et par conséquent son devenir... Dans ce contexte, le Groupe UPM a choisi de devenir un acteur majeur dans les biocarburants avancés de haute qualité pour le transport. Pour satisfaire cette ambition, le papetier va investir dans une bioraffinerie qui produira des biocarburants à partir de tallöl brut (résine liquide obtenue comme sous-produit dans la fabrication des pâtes à papier) à Lappeenranta, en Finlande. Cet investissement à l’échelle industrielle est le premier de ce type au monde...
La bioraffinerie dont il est question produira environ 100 000 tonnes par an d’un biodiesel de deuxième génération qui sera utilisé pour le transport. La construction commencera au cours de l’été 2012 sur le site d’UPM Kaukas ; les travaux devraient être achevés en 2014. L'installation offrira du travail à près de 200 personnes : lorsque la production sera effective, elle emploiera directement près de 50 personnes et indirectement environ 150 personnes. L’investissement total d’UPM s’élèvera à environ 150 millions d'euros ; le papetier précise n’avoir pas sollicité de subvention publique à l’investissement pour ce projet.
Le biodiesel de deuxième génération d’UPM, UPM BioVerno, est une innovation qui diminuera les émissions de GES du transport jusqu’à 80% par rapport aux carburants fossiles. Les caractéristiques du produit correspondent à ceux des carburants traditionnels à base de pétrole et conviennent très bien aux véhicules et aux systèmes d’injection actuels. "L’activité des biocarburants a un grand potentiel de développement. La qualité du produit fini et ses caractéristiques environnementales ont suscité un intérêt important parmi une large gamme de clients et l’investissement est rentable. Lappeenranta est la première étape d’UPM vers son objectif de devenir un producteur significatif de biocarburants de deuxième génération", indique Jussi Pesonen, PDG d’UPM.
La matière première principale de la bioraffinerie par hydrotraitement d’UPM Lappeenranta est du tallöl brut qui est un résidu de la production de pâte chimique, généré essentiellement au cours de la production de cellulose au sulfate à partir de feuillus. Une part significative de la matière première provient des propres usines de pâte du Groupe, en Finlande. Son approvisionnement en bois est basé sur les principes de la gestion durable des forêts, de la chaîne de contrôle et de la certification forestière. En transformant le tallöl brut, UPM optimise le bois utilisé pour la production de pâte d’une manière plus efficace sans augmenter les coupes de bois ; il n’utilise pas de matière première destinée à l’alimentation. "Nous utilisons notre propre travail de développement et nos matières premières renouvelables à base de bois. Par conséquent, nous aurons un carburant pour le transport de haute qualité et compétitif, qui réduit vraiment les émissions et est adapté aux véhicules modernes", explique Petri Kukkonen, Vice-Président Biocarburants d’UPM.
Il est bon d'insister sur le fait que cette décision de construire une bioraffinerie à Lappeenranta ne remet pas en cause les autres projets d’UPM qui a prévu de construire une autre bioraffinerie, soit à Rauma (Finlande) ou à Strasbourg (France). Celle-ci utiliserait du bois-énergie comme matière première et la technologie serait différente de celle mise en œuvre à Lappeenranta. Le papetier indique qu'il évaluera son autre projet après que l’UE ait rendu sa décision sur les subventions à l’investissement (prévue au second semestre 2012). "Au-delà de l’aide à l’investissement, la décision d’investissement sera influencée de manière significative par les perspectives à long terme des prix et de la disponibilité du bois sur le marché", précise le Groupe.