Biodiesel recherche nouvelles matières premières
Malgré les débats houleux sur les aspects économiques, écologiques et moraux de la production de biodiesel, certaines sociétés sont à la recherche de solutions durables. C’est le cas d’Alfa Laval et d’un certain nombre de ses clients qui travaillent avec des graisses et huiles usagées ou non utilisables dans l’alimentaire pour fabriquer des biocarburants…
« Les processeurs de biodiesel sont des clients assez récents pour nous, explique Seppo Hyvonen, responsable mondial des activités biodiesel chez Alfa Laval. « Le biodiesel est mû par une volonté politique, et la faisabilité actuelle est, la plupart du temps, basée sur une forme d’intervention gouvernementale. Cependant, avec l’explosion du prix du pétrole, il est vraiment intéressant de trouver de nouvelles solutions pour produire du biodiesel à partir de matières premières non alimentaires, et c’est notamment ce que nous aidons nos clients à réaliser ».
L’un de ces derniers est Nesté Oil plc, basé en Finlande. Alfa Laval lui a fourni ses composants principaux pour son nouveau site de prétraitement. Au lieu du process de transestérification, normalement utilisé pour la production de biodiesel, « Nesté utilise un process bio-vers-liquide pour réduire la matière première en cires, ce qui donne un produit fini d’excellente qualité », poursuit Seppo Hyvonen.
Le site de prétraitement permet au Finlandais d’utiliser n’importe quelle matière première pour produire du biodiesel, y compris des matières non alimentaires : jathropa, algues, huiles de cuisson usagée, graisse jaune, graisse de poulet ou graisse brune. Cependant, étant donnée la très mauvaise qualité de certaines matières premières, le prétraitement est essentiel.
Alfa Laval se penche également sur les biodiesels de « deuxième génération », qui sont synthétiques et n’utilisent pas d’huile végétale ou les graisses animales comme matières premières : « les nouvelles technologies contribueront à la production de biodiesel à partir d’arbres et de brindilles par exemple ; nous avons déjà lancé plusieurs produits pour le segment biodiesel, et d’autres encore sont prévus pour répondre à la demande future, dont une colonne flash pour le prétraitement et les décanteurs de biodiesel », poursuit Seppo Hyvonen.
En fait, Alfa Laval travaille énormément en collaboration avec ses clients mais aussi les universités, afin de mettre au point des solutions biodiesel de demain : « nous coopérons avec l’Université technique du Danemark ; notre département R&D est très actif et nous faisons régulièrement participer nos clients sur site avec leurs composants et leurs ingénieurs, parce que c’est ce qui donne les meilleurs résultats »…
Malgré les problématiques actuelles, notre interlocuteur reste optimiste : « c’est allé un peu trop vite au début, mais le plus dur est passé » affirme-t-il…. L’avenir le dira.