Biogaz: boire et avoir chaud aux oreilles, c'est possible
Le projet de la brasserie Adnams à Southwold (Suffolk), conclu en partenariat avec British Gas, a beaucoup fait parler de lui. Relayé dans la presse, il a suscité un réel enthousiasme. Le procédé consiste à transformer en biogaz les résidus d'orge, céréale utilisée dans la fabrication de la bière. Le biogaz produit a été injecté pour la première fois dans le réseau le 6 octobre dernier. Selon la brasserie, chaque foyer utilise pour se chauffer et cuisiner l'équivalent des déchets issus du processus de fabrication de 600 pintes de bières.
L'établissement en question souhaite pouvoir produire à terme assez d'énergie pour alimenter la brasserie et sa flotte de camions, tout en injectant 60% du gaz produit dans le réseau national. Les déchets de l'usine de biogaz peuvent être ensuite utilisées par les agriculteurs comme engrais pour la culture de l'orge. Il n'est pas indiqué comment la brasserie effectue ce processus dans le détail- le biogaz est-il produit sur place ou dans une usine locale?- mais le recours au biogaz permet d'éviter la consommation en énergie fossile (gaz, charbon, pétrole). Le but est donc de minimiser les impacts de CO2 dans l'atmosphère, mais aussi de valoriser des déchets produits par une petite entreprise privée. L'utilisation des déchets organiques est en outre une alternative à leur décomposition en méthane.
Dans le même registre, celui de l'originalité, un projet d'usine de transformation des eaux usées en biogaz a été lancé dans l'Oxfordshire (sud de l'Angleterre). L'idée est de produire du biogaz ou du méthane pour alimenter le réseau national gazier. D'un montant de 2,5 millions de livres, le projet a été conclu entre British Gas, Thames Water et Scotia Gas Networks. Il permet de produire de l'énergie nécessaire à 200 foyers. Alors qu'en France, le débat sur la méthanisation reste houleux, plusieurs milliers d'usines de la sorte sont déjà en marche en Europe. L'Allemagne est en avance dans le domaine. Quant au Royaume-Uni, il s'est engagé à produire 15% de son énergie à partir de sources renouvelables d'ici 2020. Selon l'opérateur national, au moins 15% de la consommation de gaz peuvent être assurés à partir de biométhane. Avec des initiatives de ce genre, ce pourcentage pourrait être rapidement atteint.