Biogaz : la méthanisation des déchets vrombit à Oslo
En matière de biogaz, la ville d'Oslo met les gaz : c'est l'ADIT (Agence pour la Diffusion de l'Information Technologique) qui nous le dit... La municipalité vient en effet de lancer la construction d'une usine de méthanisation à Nes, qui recevra jusqu'à 50 000 tonnes de déchets alimentaires par an, en provenance principalement de la capitale norvégienne. Ces déchets seront convertis en carburant (biogaz) pour environ 135 bus de ville et en engrais organique destiné à une centaine d'exploitations agricoles...
Pour info, la ville d'Oslo produit déjà du biogaz à partir des boues d'épuration de l'usine de traitement des eaux usées de Nedre Bekkelaget. Cette solution fournit suffisamment de carburant pour le fonctionnement de 65 bus de ville. Lorsque la nouvelle usine de méthanisation sera opérationnelle (courant 2013), au moins 200 bus pourront utiliser ce carburant propre. "Cela réduira de manière significative les émissions dues aux transports publics et améliorera la qualité de l'air en ville. Les bus roulant au biogaz sont également plus silencieux", déclare Anna-Karin Eriksson, Directrice de l'usine pour le compte de l'Agence de Recyclage de l'Energie (EGE) d'Oslo.
La société norvégienne Cambi AS a remporté le marché, d'une valeur de 350 millions de couronnes (environ 47 millions d'euros), malgré la sévère concurrence de nombreuses sociétés étrangères ; elle affiche plus de 20 ans d'expérience dans la conversion de matière biodégradable en énergie renouvelable. "Nous sommes là aujourd'hui grâce au soutien que nous avons reçu du SND et surtout du Conseil Norvégien de la Recherche. Sans ces fonds, essentiels à l'époque, Cambi n'aurait jamais existé", indique Per Lillebo, Président de Cambi AS. Le SND (un fonds d'aide au développement) a depuis 2004 été intégré à Innovasjon Norge (instrument du Gouvernement norvégien pour l'innovation). Cambi a reçu le soutien du Conseil Norvégien de la Recherche via le programme RENERGI ("Pour une énergie propre dans le futur"). La société est également l'un des partenaires industriels de CenBio (Bioenergy Innovation Centre), l'un des centres de recherche sur l'énergie respectueuse de l'environnement.
"Le procédé de méthanisation que nous avons développé dispose d'un très bon rendement et produit plus de biogaz, pour la même quantité de matière première, qu'un système conventionnel. Cambi a d'ores et déjà livré 28 usines de méthanisation à travers le monde. Ces installations traitent les boues et déchets de près de 23 millions de personnes, de l'Australie aux Etats-Unis. En Norvège, nous avons installé une usine à Lillehammer en 2001, et près de Trondheim en 2008", souligne Per Lillebo. "Le prétraitement de la matière première est une étape très exigeante. Le système doit être fiable afin d'éviter que des polluants non organiques se glissent dans le procédé".
Depuis 2009, la municipalité d'Oslo a mis en place un système de tri des déchets organiques dans des "sacs verts". Jusqu'ici, ces biodéchets étaient envoyés en Suède pour être traités. La nouvelle usine de méthanisation sera achevée en décembre prochain et devrait recevoir ses premiers "sacs verts" avant Noël. "Les déchets alimentaires ménagers représenteront plus de la moitié du volume de matière première. Nous recevrons également les déchets provenant de l'industrie alimentaire et de l'agriculture, tels que les aliments, produits laitiers, graisses ou encore pelures de pommes de terre qui ne peuvent être vendus pour la consommation", précise Anna-Karin Eriksson.
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source : ADIT