Biogaz : la Vendée mise sur le « tout fumier »

Le 27/02/2008 à 13:30  

Biogaz : la Vendée mise sur le « tout fumier »
fumier Au moment où le Salon de l’agriculture bat son plein, il est naturel de traquer et de rapporter les nouveautés en matière de traitement de déchets dans le monde agricole. Jean-Louis Vrignaud et Denis Brosset, tous deux agriculteurs, testent actuellement la méthanisation sur fumier. Ils sont établis en Vendée et se sont lancés dans cette voie, estimant « ne pas avoir assez de recul avec la méthanisation sur litière sèche »…

Une expérimentation d’au moins deux ans a débuté fin janvier au Gaec Bois Joly en Vendée. Le projet a pour objectif de mettre au point une méthode capable de valoriser au mieux du fumier produit sur un élevage sans apport extérieur de matière organique. Elaboré par le bureau d’étude Arian l’expérimentation fera l’objet d'un suivi et d’un financement de l’Ademe.

« Nous projetons de produire 200 000 kWh d’électricité en année de croisière (puissance de 30 kW), en utilisant le fumier issu de notre troupeau allaitant (50 mères et leur suite) et de l’élevage de lapins. Les jus issus du fumier de lapin et de la fumière des bovins seront également utilisés pour apporter l'humidité nécessaire à la méthanisation », explique Denis Brosset, associé sur ce projet avec Jean-Louis Vrignaud.

Environ 1 400 tonnes de fumiers produits sur l'élevage seront nécessaires chaque année pour produire le biogaz.

« Nous aurons certainement besoin d’un complément d’environ 600 tonnes en été que nous nous procurerons chez un voisin qui le récupèrera ensuite pour l'épandre sur ses terres », ajoute notre interlocuteur.

Le fumier sera pré composté pendant un ou deux jours pour amener sa température aux environs de 60°.

Les jus de fumier issus de l’élevage des lapins et de la fumière des bovins seront récupérés dans fumierune cuve d'une capacité de 37 m3. Ils seront chauffés à environ 30° avant d’être apportés et mélangés au fumier, à l’aide d’un jeu de vannes et d’une pompe. L'objectif est d’avoir un mélange homogène dans les digesteurs, à une température d’au moins 35°. Au départ, les jus seront chauffés avec une chaudière à bois. La chaleur produite par la méthanisation prendra ensuite le relais.

« Les quantités de jus apportées varieront en fonction de l’humidité du fumier présent dans chaque digesteur ». L'installation comprend 4 digesteurs indépendants d’une capacité de 185 m3. Ils sont équipés de planches chauffantes pour conserver la chaleur. « Nous allons essayer de faire tourner en permanence trois digesteurs sur quatre »…

Le projet s’inscrivant dans le cadre d’une expérimentation a bénéficié d’une subvention de 130 000 euros dont 68 800 de la part du Conseil général de Vendée et 61 260 euros de l’Ademe et de la région.

L’investissement total est estimé à environ 190 000 euros…