La production de biogaz constitue une option encore trop peu développée… L'Allemagne et la Suède sont en tête du peloton des pays équipés d'installations...
Selon l’association professionnelle du biogaz, l’Allemagne compte plus de 4500 installations produisant du biogaz, dont environ 95% utilisent des substrats agricoles comme le lisier, le fumier et les plantes énergétiques. Les déchets ménagers organiques collectés par les communes ainsi que les effluents organiques des industries agroalimentaires n’ont servi jusqu’à maintenant de sources d’énergie que dans une très faible proportion.
Cela s’explique en partie par la composition très fluctuante des matières d’origine laquelle représente un défi particulier pour les technologies de fermentation.
De plus, les denrées périmées et les autres déchets alimentaires doivent être hygiénisés avant fermentation, ce qui génère des coûts supplémentaires…
Néanmoins, plusieurs entreprises proposant des procédés de fermentation également destinés aux déchets organiques communaux et industriels se sont implantés en Allemagne et dans d’autres pays, essentiellement européens.
A côté de la production d’électricité et de chaleur dans des centrales thermiques en montage-bloc avec chauffage à distance, le traitement du biogaz en vue d’obtenir une qualité comparable à celle, du gaz naturel est devenu ces dernières années, une nouvelle option de valorisation énergétique.
Son intérêt réside dans le fait que le biogaz raffiné peut être directement injecté dans le réseau de gaz naturel et peut donc accéder por le biais des conduites à n’importe quel endroit et servir à toutes sortes d’utilisations.
D’après l’IWES, institut Fraunhofer pour l’énergie éolienne et les techniques de systèmes énergétiques, le nombre d’installations de traitement du biogaz en Europe flirtait avec les 100…
Selon les informations fournies par l’Agence allemande de l’énergie (la Dena), plus de la moitié d’entre elles injectaient le biogaz raffiné dans les réseaux publics de distribution de gaz.
Bien que ce soit la Suède qui dispose du plus grand nombre d’installations de raffinage du biogaz à ce jour, c’est en Allemagne que ce trouve la plus grande capacité d’alimentation.
Ceci s’explique par le fait qu’en Suède, comme dans quelques autres pays européens, le biogaz traité est dans de nombreux cas, directement utilisé comme carburant sans cette étape intermédiaire que représente l’injection dans le réseau.
L’Allemagne en revanche propose d’après les indications fournies par la Dena, le tarif légal d’injection le plus élevé au niveau européen pour le gaz naturel biologique, suivie de près il est vrai par l’Autriche…
Cet argument d’ordre commercial se répercute aussi sur les installations de méthanisation des déchets organiques. L’usine de biogaz d’Altenstadt/Schongau illustre le propos : mise en service en 2001, elle procède à la fermentation des déchets industriels : denrées périmées, effluents de fromageries et de laiteries, déchets d’abattoirs et déchets biologiques.
Avant que les déchets n’arrivent dans les digesteurs humides, ils sont soumis à une phase d’hygiénisation, laquelle tue par la chaleur, les bactéries nuisibles au processus.
Jusqu’à présent, l’installation a produit un biogaz brut qui a été transformé en électricité sur place, dans cinq centrales thermiques en montage bloc, avec chauffage à distance avec une capacité électrique totale de près de deux mégawatts. Un tiers pour chauffer les digesteurs. Faute de repreneurs, le reste a été rejeté dans l’atmosphère par des échangeurs thermiques.
C’est entre autres choses, pour pallier ces déperditions d’énergie et leurs conséquences négatives, sur le plan économiques autant qu’écologique, que la société Erdgas Schwaben d’Augsbourg a au cours de l’été 2009, construit une installation complémentaire en coopération avec l’entreprise Ökopower basée à Altenstadt, cette installation raffinant le biogaz pour parvenir à un taux de méthane de l’ordre de 98%...