La valorisation du biogaz et le développement du gaz renouvelable n'en finissent plus de faire la une de l'actualité environnementale : via sa filiale SERAMM (Service d'Assainissement Marseille Métropole), Suez a officiellement lancé la construction à Marseille d’une unité de production et d’injection de biométhane, à partir du traitement des eaux usées. A terme, il s'agit du projet le plus important de France en la matière...
La Métropole Aix-Marseille-Provence, Suez, l’Agence de l’Eau, l’Ademe et la Région PACA investissent 9,2 millions d’euros, afin de réaliser le projet de production de biométhane le plus important de France. A partir du 1er janvier 2019, le biogaz issu du processus de digestion des boues sera récupéré, transformé en biométhane et injecté dans le réseau public de gaz naturel, à raison de 2,3 millions de Nm3 par an. L’installation est dimensionnée pour une extension future à 3,8 millions Nm3/an.
La construction de la station d’épuration de Marseille en 1987 a d’abord permis de traiter les eaux usées par un procédé physico-chimique, puis biologique lorsqu’elle est devenue 20 ans plus tard Géolide, intégrant une nouvelle unité de traitement des boues (l’usine de la Cayolle, près de Sormiou). Cette dernière reçoit les boues liquides et les concentre dans des épaississeurs où elles décantent par gravité. Epaissies, elles rejoignent ensuite des digesteurs ; leur fermentation en absence d’oxygène génère alors du biogaz. Depuis les années 1980, ce biogaz émis sert à l’alimentation interne des chaudières de cette unité de traitement, puis au séchage des boues, mais il restait jusqu’alors inexploité. Le biogaz en surproduction (15%) était brûlé en torchère.
Le dispositif de traitement de boues d’épuration consiste à reproduire le phénomène de digestion. Le biogaz généré par le processus de traitement des boues d’épuration des eaux usées contient du méthane (CH4), du dioxyde de carbone (CO2), de l’hydrogène sulfuré (H2S), de l’eau et diverses impuretés. Le taux de méthane est compris entre 50 et 66%, et le taux de CO2 entre 34% et 50%. Ces 2 fourchettes s’expliquent par les variations de la qualité des effluents qui transitent par Géolide, ainsi que par les modalités du traitement opéré par la station impliquant que la "qualité" du biogaz produit évolue.
source : Suez