Bois-énergie : la biomasse en force dans le 95 !
La plus grande chaufferie à bois d’Europe a été inaugurée la semaine dernière à Saint-Ouen-l’Aumône (Val d’Oise, 95) par Dominique Lefebvre, Président de la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise, et Olivier Barbaroux, Directeur général adjoint de Veolia Environnement. Cette nouvelle chaufferie biomasse va permettre au réseau de distribuer majoritairement de la chaleur "verte". Explications...
Cette installation, d’une capacité thermique de 25 mégawatts (MW), a nécessité un an et demi travaux. La Région Ile-de-France a financé 30% du projet (soit 5,2 millions d'euros). C’est la plus grosse subvention jamais accordée à ce jour dans le cadre de la politique régionale de l’énergie.
En phase avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) fixés par le Grenelle Environnement, cette nouvelle réalisation témoigne de la volonté affichée par l’agglomération de Cergy-Pontoise de privilégier les énergies renouvelables (EnR) pour son chauffage urbain.
Exploitée par Dalkia, filiale de Veolia Environnement et d’EDF, elle représente 22% de l’énergie fournie par Cyel, compagnie urbaine de chauffage de Cergy-Pontoise qui dessert 32 000 équivalent logements, et porte désormais à plus de 60% la part des énergies renouvelables du réseau.
La biomasse utilisée sur le site provient pour 35% de bois propre de recyclage (palettes), pour 25% de plaquettes urbaines d’élagage de l’ouest parisien, pour 20% de plaquettes forestières des forêts d’Ile-de-France (78, 95), et pour 20% de criblat de compostage.
S’imposant comme la plus grande et l’une des plus innovantes de France, la chaufferie de Cergy-Pontoise présente de multiples bénéfices pour la collectivité. Tout d'abord, en générant une baisse sensible des 20% des émissions de CO2 dans l’atmosphère (soit 16 000 tonnes par an), elle participe à la lutte contre le réchauffement climatique et à l’équilibre des ressources. De plus, d'un point de vue économique, la biomasse est une énergie particulièrement compétitive par rapport aux énergies fossiles. Elle est également peu sensible aux fluctuations des prix des énergies fossiles, ce qui offre une meilleure visibilité. Autre avantage : en permettant à la chaleur du réseau de franchir le seuil de 50% d’EnR, la biomasse permet aux usagers de bénéficier d’une TVA réduite à 5,5% sur l’intégralité de la facture d’énergie.
Voici quelques chiffres parlants pour résumer cette chaufferie biomasse :
25 MW de puissance, soit une capacité pour le chauffage de 4 000 logements ;
environ 40 000 tonnes de bois de récupération consommées chaque année ;
4 000 m3 de capacité de stockage silo ;
3 à 4 jours d’autonomie à pleine puissance ;
16 000 tonnes de CO2 en moins dans l’atmosphère chaque année ;
un investissement total de 17 millions d’euros.
"Le réchauffement climatique ne se combat pas avec des mots, mais avec des actions concrètes. 32 000 logements chauffés au bois, c’est concret. L’obtention de la baisse de la TVA de 19,6% à 5,5% sur la facture d’énergie pour des particuliers raccordés, c’est concret. 33 000 tonnes de CO2 en moins par an, soit 30% de la réduction de la pollution au CO2, c’est concret. 3 à 4 fois plus d’emplois dans la filière bois que dans la filière fossile, c’est concret", a déclaré Jean-Paul Huchon, Président du Conseil régional d'Ile-de-France.