Bonduelle, ronchon contre l’incinération

Le 29/06/2009 à 16:19  

Bonduelle, ronchon contre l’incinération

Petit pois contestataire Il est rare que l’on parle de fruits et de légumes dans nos colonnes… Mais… « quand c’est bon, c’est Bonduelle ». Avec un slogan de cette nature, il est jugé normal par les dirigeants de la boîte, de mettre les pieds dans le plat. Et ce qu’ils ne digèrent pas, c’est le projet relatif à l'installation d'un incinérateur près de leur usine de Renescure dans le Pas-de-Calais…

« Voir installer un incinérateur à côté de notre plus grosse usine de production nous pose un problème d'image », a exposé Christophe Château, directeur de la communication et du marketing de la maison Bonduelle, après la signature par le préfet du Pas-de-Calais d'un arrêté autorisant l'exploitation de l'incinérateur Flamoval à Arques (Pas-de-Calais) pour le traitement des ordures ménagères de 159 communes (voir Flamoval : un incinérateur qui met le feu aux poudres). « Si jamais il y avait le moindre incident, nous serions contraints de fermer notre usine de Renescure, pour ne pas remettre en cause l'image d'un groupe qui compte 35 usines dans le monde » (…) « On ne fait pas de chantage à l'emploi, comme le dit le président de Flamoval, mais il est hors de question de mettre en péril l'image de notre entreprise. »

Sans vouloir mettre franchement les pieds dans le plat, l'entreprise, « spécialisée dans la transformation et la conservation des légumes», étudie la possibilité de s'associer aux recours qui seront prochainement déposés par les associations de riverains contre l'arrêté du préfet.

« Depuis quasiment neuf ans, Bonduelle a pris parti contre ce projet, non pas pour des raisons techniques – notre métier est de faire des légumes, pas des incinérateurs – , mais parce qu'on sait que l'image de ce type d'installation est déplorable. Si l'incinérateur est construit, nous arrêterons de travailler avec la quinzaine d'agriculteurs installés dans un rayon de deux kilomètres, notre charte d'approvisionnement stipulant depuis près de quinze ans que nous n'acceptons pas des légumes produits à côté d'une source de pollution », a aussi expliqué Christophe Château.

« Cela fait 150 ans que l'entreprise est installée à Renescure... Il est dommage de faire aussi peu de cas d'une industrie qui est devenue leader mondial dans son domaine ».

Il faut dire que l'usine agro-alimentaire en question aurait nécessité un investissement de plus de 200 millions d'euros. Si l'on ajoute à cela qu'elle occupe 600 permanents, plus d'un millier de personnes l'été (pic de l'activité) tout en faisant travailler 500 agriculteurs dans un rayon de 50 kilomètres... on imagine ô combien la menace pèse de tout son poids : « si nous devions fermer l'usine, ce serait très difficile sur le plan social et contraire à notre logique, puisque cela fait quatre ans que nous investissons pour la moderniser. Notre politique n'est pas de délocaliser : un tiers de notre production est française et ces usines sont largement exportatrices », poursuit le directeur de la communication.

Peut-être faudrait-il que la communication du SVDU entre en scène afin d'expliquer qu'il ne faut pas mélanger les choux et les carottes (les UIOM d'aujourd'hui et les usines à dioxines d'antan qui d'ailleurs n'étaient pas nécessairement des incinérateurs à ordures ménagères)...