Bordeaux a beau être connue pour son vin... elle recycle mal son verre

Le 10/09/2014 à 16:41  

Bordeaux a beau être connue pour son vin... elle recycle mal son verre

bouteilles en verre Demain aura lieu un rendez-vous important entre Alain Juppé, Président de la Communauté Urbaine de Bordeaux, Maire de Bordeaux et Ancien Premier ministre, Eric Brac de La Perrière, Directeur Général d’Eco-Emballages, Jacques Bordat, Président de la Fédération des Industries du Verre et Gilles Berhault, Président d’Acidd et Président du Comité 21... Ce sera l'heure de la signature d’un engagement entre la CUB et Eco-Emballages afin de favoriser le développement de la collecte sélective des emballages ménagers, mais aussi le lancement d’une opération de mobilisation au tri du verre avec des créations de collectifs d’artistes urbains...

Si la Communauté urbaine de Bordeaux a été l’une des premières collectivités à s’engager en faveur du tri (la collecte sélective des emballages ménagers a démarré en 1994), elle n'est pas sur le podium, du moins pour ce qui concerne le verre... La CUB ne fait pas figure de cancre, certes, mais ce n'est pas non plus une championne : 7ème place dans le classement des 13 principales agglomérations françaises pour le tri de ce type d'emballage, peut faire mieux. Cela ne signifie pas que l'on est resté les bras ballants : « nous sommes passés de 500 tonnes de verre collectées et recyclées en 1995 à 15 500 tonnes, en 2013, soit 22 kg par an et par habitant. Mais il y a encore des progrès à faire », admet bien volontiers le maire de Bordeaux Alain Juppé.
C'est d'autant plus dommage qu'un centre de tri et de traitement du calcin ultra moderne est situé non loin de la capitale bordelaise à Izon (voir Ipaq : relooké pour mieux recycler le verre), de même qu'une verrerie, et non des moindres, est installée sur la commune de Vayres (cela ne s'invente pas). Bénéficier de pareilles installations, en Gironde (lesquelles occupent environ 350 emplois sur les deux sites), pour ne pas capter le maxi des déchets d'emballages verriers générés par la population locale, a quelque chose de déroutant : la région produit en effet  750 millions de cols par an. « Aujourd'hui, on ne peut plus produire de verre sans geste de tri préalable. L'une de nos préoccupations est de veiller à pourvoir les verreries en quantités suffisantes », a indiqué Éric Brac de la Perrière. Et pour cause! La Gironde est le 3ème département producteur de vins en France, avec une production de 750 millions de bouteilles chaque année. De la même manière, le calcin est depuis quelques années déjà, la première matière première enfournée par le verrier girondin qui fournit environ 350 millions de bouteilles par an qui seront essentiellement utilisées par les usines d’embouteillage de la région pour mettre en bouteille le vin...

 Dans ce contexte, le Président de la CUB et le Directeur général d'Eco-emballages signeront demain un accord d'importance qui aura pour objectif de relancer la machine du tri des emballages en verre dans les esprits des habitants de l'agglomération, sans pour autant casser les bonnes habitudes du tri des autres types de déchets d'emballages (l'éco-organisme indiquant que la Communauté urbaine de Bordeaux se situe en effet à la 3èmes place pour ce qui touche au tri des emballages hors verre). Il est prévu de rapprocher les conteneurs des lieux de vie, en densifiant le parc, afin d'inciter à pratiquer le tri du verre de manière plus systématique. On annonce un idéal d'1 conteneur pour 600 habitants (pour l'heure, plus de 200 points tri dédiés à la récupération du verre sont mis à disposition) et l'installation, pour commencer, d'une dizaine de conteneurs supplémentaires dès octobre 2014, puis d'autres dans un proche avenir ; ces nouveaux réceptacles seront d'ailleurs décorés, par des artistes, de manière à capter l'attention du trieur local...

Il s'agira, aussi, parce le problème des coûts de ces collectes sélectives n'a rien de mineur pour les collectivités locales, de réduire l'impact financier sur le territoire de la CUB. Comme toutes les villes anciennes, Bordeaux compte de nombreuses rues étroites, pleines de charme, qui ne facilitent pas la mise en place d'une collecte sélective multimatériaux : stocker les poubelles reste un exercice hyper délicat dans bien des quartiers, malgré l'achat quand cela a été possible, de locaux spécifiques dédiés à l'entreposage des conteneurs ou encore l'installation de conteneurs enterrés.
L'idée qui domine consisterait à réinstaller, comme à la belle époque, les conteneurs visant à réinstaurer l'apport volontaire des déchets d'emballage : beaucoup moins coûteux, plus pratique à installer et à collecter, ce mode opératoire est de loin le plus satisfausant, sauf (parce qu'il y a un hic) que cela ne colle pas avec la mise en place de la redevance incitative... Comme quoi, rien n'est simple...