Boues : c'est rapetissées, qu'elles rapportent gros…

Le 06/09/2011 à 18:07  
Boues : c'est rapetissées, qu'elles rapportent gros…
Boues d'usinage Problème récurrent, la boue d’usinage qui était, il n’y a pas si longtemps encore difficile à compacter, peut être aujourd’hui, source de revenu supplémentaire pour les PME mécaniciennes. Et pourquoi donc ? Parce que le Centre technique des industries mécaniques a co-developpé avec la société SFH des presses capables de les « mettre à plat ». Les produits qui en résultent sont ensuite valorisés en fonderie ou en aciérie et constituent un « plus à gagner »…

 A la croisée de la recherche et de l’industrie, le Cetim (Centre technique des industries mécaniques) est le centre d’expertise mécanique français. Outil R&D de plus de 7500 entreprises mécaniciennes, il compte 700 personnes dont plus de la moitié d’ingénieurs et techniciens, pour 100 M€ de chiffre d’affaires. Il démultiplie son action avec un réseau de partenaires scientifiques et techniques dont les compétences ne sont plus à démontrer…

Respectueux de ses engagements, en co-développement avec le Cetim, la société SFH, spécialiste de l’hydraulique, opérationnel sur le marché des compacteurs à copeaux et de systèmes de filtration des liquides de coupe, a mis au point une gamme de compacteurs pour les boues d’usinage.
« Le co-développement est une offre originale qui conjugue un apport de savoir-faire, le partage des risques et l’aide au financement. L’utilisation du CIR pour un montant double de la facturation pour des prestations éligibles vient renforcer ce dispositif de soutien à l’innovation. Ainsi, si les dépenses de R&D sont confiées au Cetim ou à un autre centre technique, une université ou un organisme public, la base de calcul du CIR (pour 100 000 euros dépensés) est doublée et son montant porté à 60 000 euros. Pour une entreprise nouvellement bénéficiaire du régime (après le 01/01/08) qui externalise 100 % de ses dépenses de R&D éligibles au CIR auprès d’organismes publics, d’universités ou de centres techniques, le CIR sera égal au montant total de ces dépenses la première année et 80 % la seconde année», expose Denis Eymard, Délégué à l’innovation et à la valorisation au Cetim...
De fait, ces machines permettent de récupérer et de réutiliser les fluides de coupe et par conséquent de réduire la quantité d’effluents à traiter en externe. Après compactage, les boues sont valorisables chez les fondeurs ou les aciéristes.
Avec à la clé, un résultat sans appel : la gestion des déchets génère un gain financier au lieu d’entraîner une dépense.

Presse SFHL’idée de cette machine, SFH la doit à une écoute attentive des besoins des clients. De fait, en mécanique, la vente des copeaux, qui peuvent représenter 80 % de la masse usinée, constitue toujours une ressource annexe. Mais l’élimination des boues d’usinage génère toujours un coût. Pour répondre à ce besoin, il a donc fallu concevoir et fabriquer des compacteurs conçus dès l’origine pour les boues d’usinages, de manière à pouvoir les valoriser. C’est aussi une opportunité pour SFH de développer une nouvelle gamme de machines et d’exploiter un nouveau marché.
« Nous sommes une PME, avons une approche pragmatique de nos développements et avions besoin de quelqu’un qui soit capable de prendre du recul par rapport à la question étudiée et de l’analyser au niveau théorique », constate Yves Marnas PDG de SFH. « Nous voulions aboutir à une solution pérenne et nous savions que le Cetim travaillait depuis une quinzaine d’années sur le traitement des boues d’usinage. Nous nous sommes alors rapprochés des experts du Centre pour bénéficier de leur expérience et de leur connaissance du marché »…

Grâce à ce partenariat avec le Cetim, le concepteur a développé des machines capables de compacter des boues d’usinage, à savoir des compacteurs qui peuvent traiter de 25 à 200 kg de boues classiques à l’heure. Une très grosse machine dédiée au traitement des boues sèches, type calamine, peut monter jusqu’à 500 kg/h…
En plus du co-développement avec le Cetim, SFH a bénéficié d’un crédit impôt-recherche et d’une caution d’Oséo auprès de ses banquiers. Dans ce type de contrat, le Cetim est un partenaire qui s’investit dans le développement du projet à travers un apport de compétences et devient directement intéressé à la réussite de celui-ci. Son intervention n’est pas facturée à l’entreprise, ce qui soulage sa trésorerie. Le Centre est rémunéré, via des royalties, sur les ventes du produit. « Le Cetim nous a fait bénéficier de sa connaissance de la législation, de sa connaissance des besoins des entreprises mécaniciennes, de ses compétences techniques, ainsi que de ses capacités de gestion de projet », confirme Yves Marnas.
 

Schéma de valorisation des boues