Boues de Step : Strasbourg ne s’enlise pas …
Projet atypique, « Biovalsan, porté par la communauté urbaine de Strasbourg, par Réseau GDS et par Suez Environnement illustre plusieurs facettes de la transition énergétique en marche dans les territoires », mais aussi « l'économie circulaire qui transforme les déchets en énergie. La matière première de cette usine, ce sont les eaux usées de la Communauté urbaine de Strasbourg qui arrivent dans cette station d'épuration, l'une des plus grosses de France », a déclaré la ministre de l'Ecologie, en visite en Alsace, insistant sur l’importance de cette énergie utile à court terme, pour la transition énergétique car il émet moins de gaz à effet de serre que les hydrocarbures et que le charbon. « La France est dotée d'un important réseau de transport et de distribution de gaz. Ces réseaux sont un atout pour le développement de nos territoires », réaffirmant par ailleurs ô combien il sera nécessaire de faire évoluer ces réseaux, qui transportent aujourd'hui du gaz naturel, fossile et donc importé.
aussi l'économie circulaire qui transforme les déchets en énergie. La matière première de cette usine, c'est les eaux usées de la Communauté urbaine de Strasbourg qui arrivent dans cette station d'épuration, l'une des plus grosses de France
La loi de transition énergétique, traite la question du gaz, et en particulier du biogaz : l'article 1 de la loi fixe l'objectif de porter la part des énergies renouvelables à 10% de la consommation de gaz. La trajectoire pour y arriver sera précisée dans la programmation pluriannuelle de l'énergie.
« Il apparaît d'ores et déjà possible d'atteindre de 6 à 8 TWh (terawattheures) de biométhane injecté par an dans les réseaux en 2023 (c'est-à-dire 400 à 500 fois le projet que nous inaugurons aujourd'hui).
Pour tenir ce cap, mes actions portent à la fois sur le développement de la production de biogaz et sur le développement de la consommation de biogaz dans les différents usages », a par ailleurs déclaré Ségolène Royal.
La ministre a ensuite rappelé ses actions en la matière, afin de soutenir la production de biogaz en France : « en juin 2014, j'ai mis en place le cadre réglementaire nécessaire pour autoriser et soutenir la production de biogaz à partir de boues de station d'épuration. C'est ce travail qui a permis d'aboutir au projet que nous inaugurons aujourd'hui. C'est la première installation de ce type, mais à l'horizon 2020, plus de soixante stations d'épuration pourraient être équipées, permettant l'injection de 500 GWh par an de biométhane dans les réseaux de gaz, soit la consommation annuelle de plus de 40 000 ménages. Je veux rappeler que le travail fait par l'ANSES en 2013 avait montré que le biométhane issu de STEP ne présentait pas plus de risques sanitaires que le gaz naturel. Sur ce projet une démarche pilote d'analyse du risque sanitaire pour l'usager final exemplaire a été menée ».
En mars dernier, un comité national biogaz, qui met les acteurs en réseaux, permet de pointer les difficultés rencontrées, de trouver les solutions, et de mutualiser les expériences pour construire une filière française de la méthanisation, a été mis en place.