Boues d'épuration : Degrémont signe à Malte
En plein marasme économique planétaire, la filiale de Suez Environnement tire son épingle du jeu en signant avec Malte un contrat de 57 millions d'euros. Ce dernier comprend la conception, la construction et un an d’assistance à l’exploitation d’une usine qui traitera 80% des eaux usées de l’île, avec une capacité de 500 000 équivalent habitants (incluant la population touristique estivale). Quant aux boues issues du processus d'épuration, elles seront valorisées sous forme de biogaz...
Ce contrat a été signé par le consortium formé par Degrémont en leader et deux sociétés de génie civil italiennes (CCC et CMR). Son montant total s’élève donc à 57 millions d’euros, dont 34,5 millions d’euros pour Degrémont et 0,5 million d'euros d’assistance à l’exploitation pendant un an ; le reste du montant du contrat (22 millions) revient aux sociétés de génie civil. La future station sera construite en 18 mois pour le traitement des premières eaux et le traitement des boues sera achevé 3 mois plus tard.
Défi majeur pour la réalisation de cette unité : réaliser une usine de grande capacité dans un espace réduit (4 hectares) afin de préserver un environnement fragile, le tout dans un délai très court (21 mois).
Pour concevoir un traitement répondant aux normes européennes sur une surface aussi réduite, Degrémont met en oeuvre 2 de ses procédés phares : le Densadeg 4D pour la floculation-décantation, et le Biofor pour le traitement biologique. Le Densadeg 4D permet une vitesse de circulation de plus de 30 m3/h sur un ouvrage qui assure les fonctions de dessablage, dégraissage, floculation, décantation primaire à grande vitesse et densification des boues produites. Quant au Biofor, il assure la fonction de filtration et de traitement biologique dans un même ouvrage. Les surfaces occupées sont de ce fait réduites, car plusieurs traitements sont réalisés dans un même bassin.
La ligne boue comprend une digestion et une déshydratation. La digestion des boues produira du biogaz utilisable sur site par des moteurs à gaz : cette cogénération produira 30% des besoins énergétiques de l’usine. Enfin, en marge du contrat, Degrémont réalise un programme architectural et paysager, avec en particulier la plantation de plus de 6 000 arbres et plantes locales (oliviers, bougainvilliers, lauriers roses...) pour intégrer l’usine dans son environnement. Une désodorisation biologique est également prévue pour limiter tout risque de nuisance olfactive pour les populations environnantes.