Boues rouges toxiques : les activités minières en cause

Le 11/10/2010 à 18:04  

Boues rouges toxiques : les activités minières en cause
boues rouges La catastrophe qui touche actuellement la Hongrie et qui a coûté la vie à 6 personnes et occasionné 150 blessés (voir notre article) n'est pas la première de ce type à se produire en Europe et rien ne permet d'affirmer qu'un drame identique ne se reproduira plus. Partout dans le monde, l'exploitation minière se développe, avec son lot de déforestation, de pollution des eaux, d'impacts sanitaires sur les populations locales et, dans certains pays, de conflits. Les Amis de la Terre France appellent donc à un moratoire sur toute nouvelle exploitation minière et à "une transition urgente vers des sociétés sobres et équitables"...

 Alors que les Amis de la Terre et leur association locale Csalan tentent de parer au plus pressé en procurant aux habitants de la région sinistrée des masques et des équipements de protection (voir ici), ils rappellent que l'aluminium est un métal dont le coût écologique est considérable. L'exploitation des gisements de bauxite à ciel ouvert entraîne des déforestations majeures ; la transformation de la bauxite en aluminium est une opération qui consomme beaucoup d'énergie et qui donne lieu à des pollutions importantes. Chaque tonne d’aluminium entraîne le rejet de 4 tonnes de boues rouges néfastes tant par leur quantité que par leur pH basique.

 En France, le déversement de boues rouges dans la mer au large de Cassis (13) pourrait remettre en cause la création du parc naturel des Calanques. Depuis 1966, une conduite parcourt les 47 km entre l'usine de Gardanne qui produit de l'alumine et Cassis. Arrivée sur la côte, elle conduit les rejets jusqu’à une profondeur de 320 mètres, au débouché du canyon sous-marin de la Cassidaigne, qui s’enfonce jusqu’à 2 400 m sous le niveau de la mer. Au débouché de cette conduite, les boues rouges se déversent sur le fond marin par gravité du fait de la forte déclivité du sol. Le volume des rejets déversés en 2008 a atteint 237 000 tonnes. Les impacts sur la faune marine semblent inquiétants.

 "Produire de l'aluminium est une activité extrêmement polluante et qui nécessite beaucoup d'énergie. Mettre en place des règles de sécurité strictes ne suffit plus car on voit les limites de leur efficacité. Il faut maintenant revoir nos modes de production et de consommation pour réduire drastiquement la pression sur les ressources naturelles et sur les écosystèmes", indique Anne Bringault, directrice des Amis de la Terre France.

 Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Boues rouges toxiques : quid du risque en France ?.