Bourbié and Co : c'est le bourbier...
Comme prévu, le Tribunal de Commerce de Clermont-Ferrand a examiné vendredi 16 octobre, en Chambre du Conseil, et pendant près de 6 heures, les dossiers de reprise des activités et des biens des SA spécialisées dans la récupération et le recyclage de la ferraille et des métaux « Ets Bourbié » et « Bernon & Cie »…
Comme cela vous a été précisé dans notre précédente dépêche, les candidats à la reprise de l’entreprise Bourbié et Bernon et Cie sont, dans l’ordre alphabétique, Altead Levage Manutention, SAS Auvergne Recyclages (à constituer), Fers et Métaux, Ets Hirsch Récupération et Levage, Praxy Finances, Sirmet, Sita Mos, Sita Sud-Ouest, Sarl Sofrest Recyclage (à constituer) et STR France.
Le tribunal s’est réuni vendredi, en présence des représentants de ces derniers ainsi que ceux du Comité d’Entreprise et des organes de la procédure (Administrateurs Judiciaires, Mandataire Judiciaire, Contrôleurs).
Tous les repreneurs potentiels du groupe Bourbié (et de sa filiale charentaise Bernon) ont donc été entendus par le tribunal de commerce de Clermont-Ferrant (le siège de l'entreprise étant basé à Issoire), à commencer par celui de Claude Bourbié lui-même. « Mais son dossier est apparu un peu flou », rapporte un délégué du personnel. Claude Bourbié n'a en effet pas présenté de plan de continuation à proprement parler : il a souligné qu'il est en mesure de mettre un million d'euros sur la table pour organiser la reprise de l'activité, avec seulement cinq licenciements pour l'instant et des mesures de chômage partiel non définies.
Aux termes des débats qui ont duré 6 heures, en Chambre du Conseil, le Tribunal a informé que le prononcé de son délibéré interviendra vendredi 30 octobre 2009, comme on pouvait s'y attendre. Et pourtant, le délai aurait pu être encore plus long si les juges avaient donné suite à la demande de Claude Bourbié, arrivé sur les lieux dès 10h30 afin de plaider pour son plan de continuation et demander un délai supplémentaire pour compléter son dossier.
Mais les juges ont finalement refusé ce délai, tandis que dans la salle des pas perdus, beaucoup d'employés de l'entreprise (dont certains venus de Bernon de Gond Pontouvre) montraient des signes d'agacement devant cette initiative.
Car l'enjeu est de taille : Patrick Magneron, délégué du personnel de Bernon rappelle en effet les conséquences sociales que ces offres de reprise ne manqueront pas d'entraîner. «Sur les trois repreneurs potentiels de Bernon, tous prévoient des licenciements importants. On ne peut pas s'en réjouir», a-t-il confié...
Parmi les repreneurs, «c'est Praxy Finances, intéressée par l'ensemble du groupe, qui propose socialement la moins mauvaise des offres en reprenant 25 des 42 salariés de Bernon, avec un plan social qualifié de "sérieux" pour les salariés devant quitter l'entreprise. Sirmet (implantée à Périgueux) ne reprendrait que Bernon et conserverait sur le site 22 personnes (sans plan social pour ceux qui partiraient), quand Sita Sud-Ouest intéressée exclusivement par Bernon, envisagerait de ne conserver que 19 personnes, avec des financements pour un plan social».
D'autres entreprises comme Atead levage manutention, SAS Auvergne recyclages, Fers et métaux, ont proposé des plans de reprise uniquement pour l'entité Bourbié.
La partie est donc loin d'être terminée. Au sens propre, comme au sens figuré… Le repreneur, quel qu’il soit, aura sans doute fort à faire : l’entreprise qui connaît les difficultés que l’on sait depuis le mois de mai, a peut-être bien « planté » quelques clients et/ou fournisseurs, ce qui ne peut qu’entâcher le capital confiance se devant d’exister entre structures qui commercent ensemble. Et puis, pendant tout le temps que dure la procédure, la vie continue et il y a fort à parier que les fournisseurs de Bourbié, Bernon et Cie soient allés vendre ailleurs…
Et puis, on notera que si Guy Dauphin Environnement n'est pas dans le coup, il est dans le coin : il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil sur la carte de France des installations de traitement de la ferraille…