BTP : Cemex cultive la réhabilitation de ses carrières

Le 03/03/2009 à 17:08  

BTP: Cemex cultive la réhabilitation de ses carrières

Carrière alluvionnaire de Changis A l’occasion du Salon de l’agriculture, Cemex France a présenté sa politique de réhabilitation agricole de ses sites d’extraction de granulats. Une politique systématique et parfaitement maîtrisée puisqu’elle a débuté dans les années 70… Aujourd’hui, 50 % des carrières du cimentier retrouvent une vocation agricole…

Il n’y avait rien d’obligatoire en matière de réhabilitation lorsque Cemex se « collait » déjà à cette problématique qui consistait à ne pas laisser de « trous », une fois l’exploitation achevée.

Fruit des premières expérimentations menées par la profession, et notamment par Cemex, dans les années 1970, le réaménagement agricole s’est imposé comme un mode de reconversion important des sites d’extraction de granulats. Chez le cimentier, il concerne actuellement 26% des surfaces réaménagées, situées principalement dans les grandes régions agricoles françaises. L’opération consiste à restituer ou à créer après exploitation et à la demande des propriétaires agriculteurs, des parcelles cultivables capables de fournir des rendements équivalents (après plusieurs années) aux rendements initiaux et s’intégrant parfaitement dans le paysage.


« Notre longue expérience nous permet aujourd’hui d’atteindre cet objectif dès la 3e ou 4e année de remise en culture » précise Christian Béranger, directeur environnement et foncier de l’industriel.

Pour chaque projet, une étude approfondie du réaménagement (étude hydrogéologique, estimation de la profondeur de l’extraction, etc) est réalisée dès la préparation du dossier de demande d’autorisation de carrière. Toutes les étapes du réaménagement, de sa conception à sa finalisation (dépierrage, terrassement, suivi agronomique, etc) font systématiquement l’objet d’une concertation suivie avec le propriétaire, mais aussi avec les élus locaux, les riverains et des organismes spécialisés tels que les DDAF, la DRIRE et DIREN.


« Les expérimentations ont démontré qu’il était possible de reconstituer des sols agricoles de qualité sur d’anciennes carrières. Elles ont permis de définir certaines techniques de réaménagement reproductibles. Le succès d’un réaménagement passe par une bonne connaissance du fonctionnement des sols et du rôle spécifique de chaque strate les composant », précise aussi Christian Béranger. « Ce sont des structures complexes dont les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques déterminent les possibilités de développement des cultures ».

Lors d’un réaménagement agricole, l’objectif est de restituer un sol dont la structure permet une bonne pénétration des racines, une bonne circulation de l’air et de l’eau. Sans oublier la fixation de minéraux indispensables à la vie des cultures. Le sol doit permettre également le développement d’une faune essentielle à son entretien.

Pour cela, Cemex utilise dès lors que c’est possible, la logistique fluviale. Lors de la démolition de bâtiments, les gravats sont évacués et sommairement triés. Ce qui peut être recyclé est destiné à la filière béton, ce qui ne peut pas l’être est réacheminé pour combler les carrières.

Ce qui ne peut servir ni dans un cas ni dans l’autre est destiné à la décharge.

Economie de déchets à mettre en décharge, granulats recyclés pour l’industrie du béton et remblaiement de carrières en fin d’exploitation sont les trois ingrédients composant cette recette qui donne de bons résultats.

A la suite de quoi, le cimentier instaure aussi des modes opératoires d’aménagement précis tels que le stockage des terres végétales sur une courte durée pour maintenir leur qualité, l’usage d’engins à chenilles pour éviter les tassements de terrain et des limitations de circulation.

Enfin, certaines méthodes dites agro-environnementales permettent des rendements limitant les apports d’engrais tout en favorisant la reconquête de la biodiversité par des pratiques agricoles plus vertueuses que Cemex n'hésite pas à promouvoir auprès des cultivateurs.