Captage et stockage de CO2 : ça bouge en France !
Suite à l’appel à manifestations d’intérêt lancé en 2008 sur le captage et le stockage de CO2 (CSC), 4 projets ont été financés par l’Ademe pour une aide totale de 45 millions d'euros. Rappelons que le CSC est l’une des options envisagées par le Grenelle Environnement pour réduire les émissions de dioxyde de carbone, en complément des politiques d’efficacité énergétique et du développement des énergies renouvelables (EnR). C’est également une filière industrielle stratégique de la croissance "verte" : le marché du CSC devrait représenter une centaine de milliards d’euros entre 2020 et 2030...
Le Fonds démonstrateur de Recherche, créé par le Grenelle Environnement et confié à l’Ademe, a pour objectif de soutenir le fort potentiel des industriels français pour les positionner dès à présent sur le marché des technologies innovantes, tant sur le captage (technologie de post-combustion, d’oxycombustion...) que le stockage du CO2 (stockage dans des gisements d’hydrocarbures déplétés ou dans des aquifères salins).
Suite à l’appel à manifestations d’intérêt lancé en 2008 et après un premier projet retenu en 2009 (Pil-Ansu), 3 nouveaux projets ont récemment été instruits et sélectionnés pour recevoir un soutien du Fonds. Ces projets, pilotés par des grands groupes industriels, associent des entreprises, notamment des PME, et des organismes de recherche :
France Nord : un projet de stockage en aquifère salin piloté par Total associé à plusieurs industriels et organismes de recherche français et européens afin de démontrer et de tester à une petite échelle la capacité des aquifères salins du nord de la France à stocker les émissions industrielles de CO2 ;
Ulcos : un projet de captage, transport du CO2 par pipeline, et stockage du CO2 issu d’une unité sidérurgique du groupe ArcelorMittal à Florange (la sidérurgie étant un gros émetteur de gaz à effet de serre, le développement de technologies spécifiques pour cette activité est primordial) ;
C2A2 : un projet de captage post-combustion par solvant à base d’amines, porté par EDF et Alstom, avec la participation de Veolia Environnement ; il s’agit d’une technologie optimisée à la fois au niveau du procédé et du solvant.
Ces projets constituent des démonstrateurs de recherche qui permettront de tester de nouvelles technologies de captage et de stockage à une échelle de l’ordre 1/100ème d’une application industrielle qui pourrait voir le jour vers 2020. L’objectif est également de mesurer l’acceptabilité sociale de telles technologies et de préparer le cadre réglementaire et les critères de sécurité relatifs à ces technologies. Les aides qui ont été attribuées à l’ensemble de ces projets approchent 45 millions d’euros sur une durée de 6 à 8 ans.