Carburant : Renault mise davantage encore sur le bio
Comme l’an dernier, Renault sera présent au SIA, Salon international de l’agriculture qui ouvre se portes à la fin de cette semaine. Très impliqué le constructeur y exposera un Mégane bioéthanol E85, ainsi que l’une de ses motorisations compatibles au biodiesel B30, le 1,5 dCi 8 ch…
Renault considère les biocarburants comme l’une des solutions les plus efficaces et économiques pour maîtriser les émissions de CO2 à moyen terme. Issues de végétaux, ils constituent en effet une énergie renouvelable et diversifiée, qui permet de limiter la dépendance énergétique aux carburants fossiles.
Leur production à partir de ressources locales présentes un avantage supplémentaire, éviter les émissions de C02 lors du transport (routier ou maritime).
Au cours de ce printemps, le constructeur lancera une Mégane roulant au bioéthanol E85. Ce modèle, équipé de la motorisation 1.6 16v 110 ch, sera la première offre bioéthanol de Renault Europe.
Pour mémoire, le bioéthanol, biocarburant de référence pour les véhicules essence, est produit selon les régions du monde à partir de betteraves ou de blé (Europe), de maïs (Etats-Unis) ou encore de canne à sucre (Brésil), alors que le biodiesel, biocarburant destiné aux moteurs diesel est fabriqué à partir de plantes oléagineuses (colza, tournesol, sojà, jatrophan palme…).
Ces motorisations « bioéthanol » dérivées de blocs existants de la gamme, nécessitent des développements spécifiques pour fonctionner avec les différents types de carburants (essence ou éthanol E85). Les modifications portent notamment sur le circuit du carburant, le système d’injection (injecteurs, bougies et logiciel du contrôle moteur), ainsi que sur les pistons, le soupapes et les sièges de soupapes. Fort de son expérience acquise au Brésil depuis 2004, où il commercialise des modèles roulant au bioéthanol E100, Renault prévoit qu’à « l’horizon de 2009, 50% de ses véhicules à moteurs essence offerts à la vente en Europe puissent fonctionner avec un mélange d’essence et d’éthanol jusqu’à 85% ».
Renault commercialise depuis fin 2006 Trafic2.0 dCi et Master 2.5 dCi compatibles au biodiesel B30. Ces modèles, destinés aux entreprises disposant d’une flotte de véhicules et d’une pompe spécifique, sont vendus aux mêmes tarifs que leurs versions équivalents en diesel conventionnel.
Ils représentent les premières applications de l’engagement pris par Renault dans le cadre de Renault contrat 2009 : « tous les moteurs diesel de al gamme seront en 2009 capables de fonctionner avec un taux de 30% de biodiesel ».
Le moteur diesel 1.5 dCi 85 ch, présenté sur le stand, illustre l’extension de ces développements aux motorisations destinées aux véhicules particuliers.
L’un des objectifs du Renault Contrat 2009 est de progresser encore, « en vendant dès l’an prochain, 1 million de voitures émettant moins de 49 g de CO2 par km, dont un tiers émettant moins de 120 g ». L’objectif du constructeur est également de faire comprendre au visiteur du SIA l’intérêt des biocarburants par le biais du bilan CO2 : c'est-à-dire lorsqu’on mesure ce dernier sur l’ensemble de son cycle de vie. Il est inférieur de 20% pour le biodiesel B30 par rapport à un diesel traditionnel, et peut atteindre 70% dans le cas du bioéthanol E85 (issu de la canne à sucre) comparé à l’essence. Ces écarts résultent de la photosynthèse : pendant leur croissance, ces plantes absorbent une partie du CO2 présent dans l’atmosphère. Celle-ci compense en partie les émissions réalisées pendant la production et la combustion des carburants. Ce phénomène n’existe pas pour les carburants classiques…