Carton ondulé : une année en berne
À l'image de l'évolution de l'économie française, l'activité de l'industrie française du carton ondulé en 2008 s'est progressivement dégradée au cours du premier semestre pour fléchir plus nettement durant la seconde partie de l'année. Au final, tant en volume (-5,5%) qu'en surface (- 4,6%) la production est en recul assez marqué. Il peut être souligné que l'écart entre ces deux valeurs traduit la continuation des mouvements d'allégements de grammages engagés depuis plusieurs années, malgré les difficultés rencontrées durant l'année.
Cependant, en raison d'une hausse du prix moyen de la tonne de carton ondulé, assez nette en début d'année, le chiffre d’affaires de la profession est resté stable en 2008 à près de 2,9 milliards d'euros. Cette rentabilité un peu meilleure, a ainsi permis à la profession de rattraper le décalage de marge accumulé depuis quelques années.
La dégradation de la demande, qui a reflété et parfois devancé les difficultés de l'économie, a été d'amplitude variable selon les segments de marché.
Ainsi, la baisse d'activité a été particulièrement forte dans les secteurs industriels, automobile notamment, et a conduit les entreprises plus particulièrement positionnées sur ces secteurs à réduire leur recours à l'intérim, voire à procéder à des arrêts d'activité conjoncturels.
En revanche, le segment de l'agroalimentaire a continué de représenter le principal débouché pour l'industrie du carton ondulé avec une demande en contraction très limitée tout au long l'année, pour le grand bénéfice des usines plus particulièrement positionnées sur ce créneau.
Cette différence par secteur s'est logiquement ressentie sur le plan géographique, avec des disparités très nettes entre régions, auxquelles il convient d'ajouter pour les zones frontalières (sud-ouest de la France notamment) la concurrence très agressive des industriels étrangers, dont les marchés respectifs étaient en contraction plus marquée et qui bénéficient aussi de conditions d'exploitation plus favorables sur certains segments que leurs confrères français.
C’est essentiellement pour ces raisons que le solde négatif des exportations par rapport aux importations est resté stable en 2008, même s’il s’est amélioré par rapport à certains pays.
Au-delà d'une activité réduite durant l'année 2008, l'industrie a aussi dû faire face à la fragilisation financière d'un certain nombre de ses clients et la dégradation des conditions d'assurance-crédit, ainsi qu'à un accès au crédit bancaire plus difficile, pénalisant d'autant le dynamisme des entreprises.
Papiers pour ondulé La même tendance est enregistrée en France avec un niveau de baisse d’environ -12% en tonnage. Sur la même période, la production française a chuté de -11,5% au global, les producteurs ajustant leur offre à la demande afin d’éviter un accroissement de leurs stocks, en particulier de papiers pour ondulé recyclés. Cette baisse de la production s’est répercutée également sur le volume des exportations qui ont fortement chuté durant le premier trimestre (-15,8%). L’établissement des perspectives à court terme reste très difficile compte tenu du manque de visibilité. Cependant, comme les toutes dernières tendances relevées semblent l'indiquer, l’activité des prochains mois pourrait se stabiliser pour rester ensuite à un niveau faible. Carton ondulé L'examen du bilan annuel 2008 avait mis en évidence que la situation de l’industrie du carton ondulé s’était progressivement dégradée au fil de l’année, particulièrement durant les deux derniers trimestres, contraignant les entreprises du secteur à réduire très fortement l’appel à l’intérim et, dans certains cas, à procéder à du chômage technique Cette chute d'activité a continué durant le premier trimestre 2009, et s'est même un peu accélérée pour atteindre -11,5%. Toutefois, selon les segments, le ralentissement de l'activité n'est pas le même. Ainsi, du fait d'un niveau encore correct de la consommation domestique, l'agroalimentaire a globalement mieux tiré son épingle du jeu et la demande d'emballage adressée à l'industrie du carton ondulé s'en est trouvée d'autant meilleure. En revanche, s'agissant du segment des produits industriels, si la production de carton ondulé fait partie intégrante des industries peu ou pas délocalisables, elle n'en reste pas moins victime de nouvelles délocalisations d'usines fabricant des produits manufacturés, doublées en ce début d'année d'un coup d'arrêt de la production sous la pression de la crise économique. La demande de ce segment adressée à l'industrie de l'ondulé s'est donc assez fortement contractée sur les trois premiers mois de 2009. À moyen terme, l'analyse des indicateurs économiques ainsi que certains éléments pratiques perçus par les acteurs - effet notamment de la plus forte saisonnalité traditionnelle des mois du printemps et de début d'été - laisse penser que les prochains trimestres devraient voir une stabilisation progressive de la production au niveau de 2008. |
Pour ce qui est des perspectives ...
Au regard des prévisions économiques générales, l’inquiétude prévaut pour l'année 2009. L'évolution en volume devrait donc être cette année assez comparable à celle de l'année passée.
Cependant, au-delà de cet effet volume, les acteurs de la filière sont soucieux des conséquences immédiates de la crise sur les matières de base et conséquemment sur l'équilibre économique et la profitabilité de la filière.
Mais cette préoccupation porte aussi sur une possible remise en cause par les utilisateurs, du fait de la crise, du développement d'emballages durables. Le mouvement est engagé depuis quelques années et le carton ondulé s'y inscrit tout particulièrement.
À plus long terme, la dynamique de créativité dans laquelle est engagée l'industrie, additionnée aux qualités intrinsèques d'un matériau respectueux de l'environnement, constituent un atout majeur pour le développement de l'industrie sur de nouveaux créneaux et, in fine, pour sa pérennité...