Centrales biomasse : FNE voit rouge !
Nous vous en avons déjà parlé précédemment : Jean-Louis Borloo a lancé un nouvel appel d’offres pour la construction, d’ici 2012, de centrales de production d’électricité alimentées à partir de biomasse (voir notre article). France Nature Environnement n'a pas tardé à afficher son scepticisme : "sous prétexte d’environnement et de lutte contre les changements climatiques, des mesures aberrantes et peu pertinentes sont retenues", peut-on lire dans un communiqué de la Fédération. Voilà qui a le mérite d'être clair...
Le 17 novembre dernier, Jean-Louis Borloo présentait le dernier plan de développement des énergies renouvelables (EnR), issu du Grenelle Environnement (voir notre article). Ce programme comprend 50 mesures opérationnelles concernant l’ensemble des filières dont la filière bois. C’est dans ce cadre que le nouvel appel d’offres pour la construction de centrales d’électricité est lancé.
Sur la puissance appelée de 250 mégawatts, soit l’équivalent du quart de la puissance d’un réacteur nucléaire, 150 sont réservés à des zones géographiques considérées comme prioritaires par le Gouvernement d’un point de vue de l’aménagement du territoire : la zone du nord-est de la France, particulièrement concernée par les restructurations de Défense, ou encore la Bretagne, compte tenu des difficultés d’approvisionnement électrique et de l’intérêt de valoriser certaines substances comme les algues vertes ou les effluents d’élevage.
Comme pour l’appel d’offres précédent, une attention particulière serait portée à la qualité de l’approvisionnement en biomasse. Les installations devront avoir un rendement énergétique élevé, et respecter les normes applicables en termes d’émissions de polluants atmosphériques.
Pour FNE, l’utilisation du bois pour produire de l’électricité est une aberration en raison d’un rendement énergétique déplorable. De surcroît, cette utilisation vient en concurrence avec des utilisations plus pertinentes et performantes telles que le chauffage collectif de proximité. "Dans cet appel d’offres, on raisonne encore comme si la ressource était illimitée. La biomasse est une ressource renouvelable mais épuisable ! Il convient de l’utiliser sur des critères d’efficacité et de performance et non sur des opportunités pour réduire la facture de pétrole ou accompagner des restructurations", déclare la Fédération. Rappelons que l’objectif est bien de réduire les émissions de CO2, or le bois qui brûle en émet quand même...