Centres de tri : des solutions (?) pour faire face à la crise !
Pour l’heure, du fait de l'ampleur de la crise que vivent aujourd'hui les centres de tri, l'Union des municipalités du Québec (UMQ) entend proposer au gouvernement du Québec la création d'un Fonds d'urgence et de stabilisation, à adhésion volontaire, dont les modalités favoriseraient la performance de cette industrie. Le Québec prend donc des dispositions concrêtes, dont la France pourrait s’inspirer bientôt, du moins si le marasme qui prévaut dure et perdure…
Depuis sa fondation en 1919, l'UMQ représente les municipalités de toutes tailles dans toutes les régions du Québec. Elle est en quelque sorte, l’équivalent de notre AMF, Association des Maires de France et s’est donnée pour mission de contribuer au progrès et à la promotion de municipalités démocratiques, dynamiques et performantes, dédiées au mieux-être des citoyens.
La solution proposée (Voir : Le Québec met des solutions en place pour les centres de tri) et adoptée à l'unanimité par le conseil d'administration de l'UMQ réuni la semaine dernière à Québec, est accompagnée, pour le coup, de plusieurs autres mesures à court et moyen termes qui permettraient d'assurer l'avenir de la collecte sélective des matières recyclables au Québec.
Etant donné les fluctuations importantes des cycles économiques du marché des matières issues de la collecte sélective (papier, plastique, etc.), ce Fonds de stabilisation permettrait aux centres de tri en difficulté temporaire d'y puiser les ressources financières nécessaires à leur opération et de rembourser leur emprunt lorsque la situation redevient plus favorable. Le Fonds serait initialement financé par le gouvernement du Québec et les prêts seraient alloués selon le tonnage traité par le centre de tri qui fait la demande.
« Le financement initial du Fonds de stabilisation sera calculé sur la base du manque à gagner durant une année de crise, qui revient à chaque période de dix ans. Le gouvernement du Québec avancerait immédiatement la somme nécessaire à son démarrage, et les centres de tri y contribueraient au cours des années positives subséquentes, le risque étant partagé en parts égales entre le gouvernement et les centres de tri. Ceux-ci devraient par ailleurs s'engager à valoriser toutes les matières recyclées de même que celles qui sont entreposées présentement », a précisé le président de l'UMQ et maire de Maniwaki, Robert Coulombe.
Le conseil d'administration de l'UMQ a également signifié l'urgence de bonifier substantiellement l'enveloppe du Programme d'aide financière aux centres de tri, soit six millions de dollars sur une période de trois ans (2009-2011), de même que de rendre l'admissibilité à l'aide financière rétroactive aux années 2007 et 2008 pour les centres de tri qui se sont déjà équipés. Il a rappelé la nécessité d'avoir terminé au 31 mars 2009, les diagnostics des centres de tri et les besoins de mécanisation et ce, afin d'axer prioritairement le Programme sur la modernisation des centres de tri par l'amélioration des équipements et des infrastructures. Le conseil de l'Union a enfin rappelé l'importance d'éliminer de la collecte sélective les matières comme le verre et les sacs de plastique qui entraînent des dépenses supplémentaires aux centres de tri, une baisse de la qualité des autres matières et une diminution de la durée de vie des équipements.
« Nous réaffirmons au gouvernement du Québec la nécessité de maintenir la consigne et même de l'élargir pour certaines catégories de matières ciblées.
La consigne a fait ses preuves, est complémentaire à la collecte sélective et entraîne des taux élevés de récupération. De plus, il est impératif de mettre en oeuvre dès cette année, pour faire face à la crise actuelle et conformément à l'Entente de partenariat fiscal et financier, la compensation à 100 % des coûts municipaux de recyclage. La prochaine Politique québécoise de gestion des matières résiduelles devra intégrer cette compensation à 100 % », a ajouté Robert Coulombe.
L'UMQ souligne au gouvernement que les municipalités n'accepteront pas que le ralentissement économique serve de prétexte au législateur pour faire assumer aux municipalités la hausse des coûts de la collecte sélective et de la gestion des matières résiduelles en général. L'Union poursuivra ses travaux et soumettra ses recommandations au comité conjoint sur les matières recyclables, créé dans la foulée du plan de relance gouvernemental des centres de tri, qui se réunira au cours des prochains jours.