Chaleur : le Setom exploite le potentiel de tous les déchets
Le Setom de l’Eure assure le traitement des ordures ménagères des communes du centre et du sud du département (260 000 tonnes de déchets par an). Il a inauguré ce 8 décembre une nouvelle chaufferie à bois sur son site d’Ecoval à Guichainville près d’Evreux (27). Celle-ci est couplée à l’UVE (Unité de Valorisation Energétique) des déchets pour alimenter un réseau de chaleur urbain. Les 2 unités, exploitées par Sita, chauffent l’équivalent de 20 000 habitants...
La nouvelle chaufferie d’Ecoval a la particularité d’accueillir des déchets de bois en complément de la plaquette forestière. Fait notable : il s’agit de la première installation du genre exploitée par une entreprise de gestion des déchets.
L'installation dispose d’une capacité annuelle de 30 000 tonnes de bois de classe A (bois non traité). Les déchets de bois, qui représentent 50% du gisement, proviennent des déchèteries, de la fraction ligneuse des déchets verts et des branchages des déchets d’entretien paysager. Les 50% restant proviennent de plaquettes forestières de la région. La chaufferie est équipée de 2 chaudières d’une puissance totale de 16 MW lui permettant de produire 60 000 MWh/an de chaleur d’origine renouvelable.
De son côté, l’UVE des déchets traite et valorise annuellement 100 000 tonnes de déchets ménagers et assimilés. Elle produisait, jusqu’à présent, de l’électricité à hauteur de 40 000 MWh/an qui était injecté sur le réseau d’EDF. Le complément d’apport en énergie de la nouvelle chaudière bois est permis grâce à un raccordement de 3,2 km au réseau de chaleur de la ville d’Evreux. Le site d’Ecoval produit ainsi désormais annuellement, avec les 2 unités, 90 000 MWh d’énergie thermique sous forme d’eau chaude (105°C) : 54 000 MWh/an provenant de la chaufferie bois et 36 000 MWh/an de l’unité d'incinération.
La production d’énergie thermique produite correspond à l’alimentation en eau chaude sanitaire et au chauffage collectif de quelque 20 000 habitants. L’énergie issue de la combustion de la biomasse étant renouvelable et venant en substitution à la consommation d’énergie fossile, les foyers usagers du réseau de chaleur bénéficient d’une TVA réduite de 19,6% à 7,7%. De plus, la combustion de bois en remplacement du fioul ou du gaz équivaut à une réduction des émissions de CO2 de 20 000 tonnes par an.
"Avec plus de 20 filières de recyclage, il restait à explorer les potentiels de production d’énergie renouvelable offerts par certaines filières, comme par exemple les déchets verts, et à augmenter la rentabilité énergétique de notre incinérateur. C’est maintenant chose faite : celui-ci fournit environ 50% de la chaleur nécessaire, et la chaufferie biomasse fournit les 50% restant. Pour autant, le Syndicat n’en restera pas là dans le domaine de la valorisation énergétique, puisqu’il travaille actuellement sur une unité de méthanisation qui traitera des déchets verts et des boues de station d’épuration afin de produire de l’électricité", indique le Setom de l'Eure dans un communiqué.
Cet article est à lire en complément de notre précédente dépêche : Déchets verts : le Setom ne jette pas le manche après la cognée.