Chambéry : le compostage à la carte !
C'est désormais un service connu des habitants de l'agglomération : depuis 5 ans, Chambéry métropole distribue au printemps et à l'automne des composteurs, moyennant une participation de 15€ (la communauté d'agglomération prend en charge le reste du coût à hauteur de 60%, hors subventions). Depuis 2003, 4 360 composteurs (en bois ou en plastique) ont déjà été distribués à des habitants ayant un jardin, et 100 déjà réservés sont actuellement en cours de distribution...
Tout en poursuivant cette mise à disposition de composteurs domestiques, Chambéry métropole prévoit également de valoriser d'autres usages et actions :
la pratique du compostage en tas, qui fonctionne très bien à condition de bien savoir la gérer : il s'agit de la seule technique individuelle à même de traiter les déchets d'une propriété de plus de 1 000 m² ;
la fabrication de composteur, en proposant des plans de montage et en organisant des ateliers conseils ;
tester et proposer des lombricomposteurs (à la vente ou en autoconstruction) : cette technique ne dégage pas d'odeur, ne prend pas trop de place et permet l'arrosage des plantes ainsi que le rempotage. Déjà, 30 personnes se sont portées volontaires pour tester le lombricompostage pendant 1 an (la distribution a eu lieu le 19 mars dernier).
Par ailleurs, afin de toucher d'autres habitants et de réduire les quantités de déchets verts apportées à l'usine d'incinération ou en déchèterie, le deuxième axe de travail est de développer des pratiques de compostage collectives dans les zones urbaines comme rurales.
L'objectif est aussi de développer la mise en place de composteurs en pied d'immeuble ou sur un espace vert (de 2 à 10 m²) dédié dans un secteur de quartier. Ces composteurs domestiques seraient utilisés par plusieurs foyers et le processus de compostage (retournements, ajout de structurants, récupération du compost) serait assuré par ces derniers sur la base du bénévolat. Le succès d'une telle opération repose sur la présence d'un relais local dans l'immeuble ou le quartier, qui aurait pour vocation d'informer ses voisins, de suivre le bon déroulement des opérations et d'être l'interface avec la communauté d'agglomération. A Chambéry, 4 immeubles (environ 100 foyers) sont déjà équipés de composteurs collectifs depuis 2007 ; l'ensemble des syndics et bailleurs de l'agglomération ont été sollicités à la fin de l'année dernière pour mettre en place cette action.
Pour limiter les déplacements, soulager les déchèteries (30% des apports sont des déchets végétaux) et la plateforme de compostage, Chambéry métropole étudie également la possibilité de créer des aires de compostage décentralisées de taille réduite (50 à 300 m²) dans les hameaux et bourgs des communes rurales. Les habitants pourraient y apporter leurs déchets végétaux : tontes, élagages, déchets de jardins... Deux étudiantes ont réalisé un sondage auprès des habitants de 5 communes rurales de l'agglomération (Thoiry, Puygros, La Thuile, Curienne, Les Déserts). Les résultats sont en cours d'analyse et les opportunités d'aménager un ou plusieurs sites à titre expérimental vont être évaluées très prochainement.
Dans le cadre de la création de ces petites plateformes de compostage, Chambéry métropole proposerait de participer financièrement à l'achat ou à la location de broyeurs collectifs. Les branches ne peuvent en effet pas être directement intégrées au tas de compost et représentent un volume important souvent difficile à transporter vers les déchèteries.
Cet article est à lire en complèment de notre précédente dépêche : Chambéry : la communauté du compostage.