Chine : analyse de la politique de l'environnement
L'OCDE fournit aux gouvernements des éléments d'analyse utiles à la formulation de politiques de l'environnement efficaces et économiquement rationnelles, notamment sous la forme d'examens de leurs performances, de données, d'analyses des politiques et de projections. C'est dans ce cadre, qu'elle vient de présenter via son représentant, Kiyo Akasaka, les principaux enseignements de ses travaux sur la situation environnementale en Chine. Le rapport définitif sera disponible au printemps 2007...
Les représentants de l'OCDE et du gouvernement chinois viennent de se rencontrer à Beijing pour s'accorder et faire le point sur les performances environnementales de la Chine. C'est la première fois qu'un comité officiel de l'OCDE a lieu en Chine. A cette occasion, le député secrétaire-général, Kiyo Akasaka, a fait un discours. En attendant de pouvoir consulter le rapport définitif des experts de l'OCDE sur la politique de l'environnement en Chine, nous vous résumons leurs principales conclusions et recommandations.
Les conclusions
La Chine enregistre un taux de croissance moyen de 10,1% depuis une quinzaine d'années, et des changements structurels de la société. Cela se traduit par une dégradation de l'environnement : air, eau, sol, rivières. Malgré d'importants efforts du gouvernement, la qualité de l'air dans certaines villes chinoises est l'une des plus mauvaises dans le monde, les rivières et lacs sont sévèrement pollués à cause du développement rapide des activités de l'agriculture, l'industrie, et des pratiques domestiques. Les quantités de déchets ménagers, industriels, dangereux excèdent largement ce qui peut-être traité. Par exemple, près de 50% des déchets municipaux sont stockés en attente de traitement.
Tout en reconnaissant les efforts de l'administration chinoise, le constat est sans appel : ils ne sont pas suffisants pour faire face aux pressions sur l'environnement et aux défis qu'entraînent la rapidité et le niveau élevé de la croissance. Plus généralement, les efforts chinois ont manqué d'efficacité. Cela s'explique par une trop grande différence à combler dans un temps court.
On s'accorde à reconnaître l'urgence de renforcer les efforts de gestion de l'environnement en Chine. D'autant plus qu'il est dans l'intérêt du pays de préserver ses ressources naturelles et limiter la dégradation de l'environnement. Cela signifie une augmentation de la collaboration internationale.
Les recommandations
Ce sont 51 recommandations qui sont mis en avant. Déjà, pour réduire le gap dans la mise en place d'une politique environnementale, les experts proposent :
d'encourager le pouvoir au niveau local
changer le statut de l'agence SEPA pour celui d'un ministère
étendre les mécanismes du marché en fixant des objectifs environnementaux :
Des recommandations sont ensuite faites selon les secteurs : Air, Eau, Déchets, Nature. Nous présenterons uniquement les remarques en relation avec la gestion des déchets qui sont :
reconnaissance de la mise en place d'un cadre réglementaire qui distingue les déchets municipaux des déchets industriels et les déchets dangereux. Des progrès ont été enregistrés et l'ouverture aux technologies étrangères est saluée. L'adoption du concept 3R (réduction, réemploi, recyclage) est aussi positive. Néanmoins, les quantités de déchets à traiter sont telles que les risques sanitaires existent. Il y a prolifération des décharges sauvages. On n'a pas atteint l'objectif d'augemnter la capacité d'enfouissement de 150 kt/jour, alors que sur la même période la quantité de déchet à augmenter de 80%.
Au niveau des investissemnts publics, les déchets ménagers restent le parent pauvre comparativement à la gestion de l'air et de l'eau. La part de l'enfouissement (44%) est trop élevée par rapport aux autres formes de traitement. L'incinération et le compost ne représentent respectivement que 3% et 5%. La responsabilité à l'égard de la gestion des déchets est trop fragmentée à travers de nombreuses agences. Il n'y a pas suffisamment de distinction entre les pme et les grandes entreprises.
Il est conseillé : d'adopter des plans de gestion régionaux, augmenter les capacités de traitement, renforcer des plans par secteur d'activité, améliorer la saisie des informations et statistiques, responsabiliser le management, établir des mécanismes de financement, fournir des moyens de formation, sensibiliser les acteurs industriels.
Pour en savoir plus : Conclusions et recommandations des experts de l'OCDE sur la politique de l'environnement en Chine ( anglais )