Cimenterie : Saint-Pierre-La-Cour tourne aux combustibles de substitution
Aujourd’hui avait lieu l’inauguration du nouvel atelier de valorisation énergétique de déchets solides broyés, à la cimenterie de Saint-Pierre-la-Cour en Mayenne. Grâce à ce nouvel équipement, la cimenterie atteindra un taux moyen de substitution aux combustibles fossiles supérieur à 80 %...
Pratiquant l'écologie industrielle via l'utilisation des combustibles alternatifs qu'elle utilise depuis le début des années 1970, Lafarge a développé une véritable expertise dans le processus pour valoriser en toute sécurité des flux différents de déchets.
Faisant partie du paysage industriel mayennais depuis 1951, la cimenterie Lafarge de Saint-Pierre-la-Cour utilise depuis 1997 des combustibles alternatifs tels que les déchets industriels (pneus usagés, farines animales, solvants, semences impropres, gaines de câbles, sciures de bois ou autres formes de biomasse) pour alimenter son four chauffé par une flamme à 2 000°C.
Cette façon d’envisager la fourniture d’énergie nécessaire à la production de l’usine s’est traduite par l’installation d’un atelier de pneus broyés en 2006 (en 2012, la cimenterie a fêté la valorisation de son 10.000.000ème pneu, soit 75 000 tonnes), puis d’un premier atelier de DSB inauguré en octobre 2013 : un atelier DSB (Déchets Solides Broyés) permet la combustion de déchets non dangereux, triés et broyés, issus des activités locales. Il s’agit de plastiques, papiers, cartons, textiles, encombrants de déchetterie... bref ce que d’aucuns appellent aussi des CSR : combustibles de substitution issus du recyclage de déchets, lesquels sont valorisés dans le processus de fabrication industrielle, en remplacement des combustibles fossiles. Ce premier atelier a déjà permis à la cimenterie de porter son taux de substitution aux combustibles fossiles à 50 %, puis à plus de 60 % …
Bénédicte de Bonnechose, Directeur général Lafarge France, Philippe Babey, Directeur général des Opérations Ciments, Lafarge France, Nicolas Meyre, Directeur écologie industrielle, Lafarge France, et Gilles Benveniste, Directeur de la Cimenterie Lafarge de Saint-Pierre-la-Cour étaient heureux d’accueillir leurs nombreux invités, afin d’inaugurer aujourd’hui, le second atelier par lequel la cimenterie devient l’une des plus performantes pour ce qui est de sa consommation de CSR.
Elle sera en effet la première usine française à atteindre un taux de substitution de déchets fossiles hors du commun : objectif de 75% à la fin de cette année, puis fin 2017, ce seront plus de 80 % des besoins en énergie du four qui seront assurés par des déchets valorisés à la place de combustibles fossiles. Avec un taux de substitution des énergies fossiles de 80 % et compte tenu du mixte combustible actuel, l’usine évitera l’émission de 100 000 t de CO2 fossile par an et contribuera aux objectifs de réduction d’émissions de CO2 du groupe, tout en favorisant la compétitivité du site, notamment grâce une réduction de sa facture énergétique.
L'utilisation de ces combustibles est donc tout à fait intéressante pour le cimentier (sans aucune incidence sur la qualité du ciment ni sur celle de l'environnement de l'usine), tout en apportant une solution pour les entreprises locales qui trouvent ainsi une solution viable pour valoriser les déchets non dangereux qu’elles produisent (plus de 60 % des déchets valorisés à la cimenterie proviennent des régions Pays de la Loire et Bretagne).
Pour la mise en place de son atelier DSB, la cimenterie de Saint-Pierre-La-Cour a établi un partenariat avec quatre collecteurs de la région ouest. La matière première fournie est récupérée dans un rayon étroit autour des plateformes de ces derniers qui se chargent du tri, du broyage, comme du criblage afin de créer un mélange homogène du point de vue des caractéristiques physico-chimiques (teneurs contrôlées de certains éléments, capacité calorifique, humidité...). Il va de soi que chaque type de déchets valorisés fait l'objet de contrôles et d'une procédure rigoureuse d'acceptation : au demeurant, la fiabilité des procédés est confirmée par l'Ademe (qui a accordé à ce projet un soutien de 900 000 euros) et contrôlée par la Dreal.