Cirad : de la biomasse forestière pour cuire des briques
C’est une première sur la plateforme Biomasse-énergie du Cirad (voir notre article) : un projet qui associe le Groupe Terreal, Béralmar et le Centre a permis la cuisson de matériaux de construction en terre cuite grâce à un gaz de synthèse issu de plaquettes forestières, tout en évitant la pollution générée habituellement par le gaz naturel...
Le séchage et la cuisson des briques et tuiles se fait en effet aujourd'hui dans des installations alimentées principalement par du gaz naturel. Problème : la combustion de ce gaz dans les séchoirs et les fours entraîne de fortes émissions de CO2 dans l’environnement et une consommation importante de combustible fossile. L'enjeu à terme du projet est donc de substituer jusqu’à 70% de gaz naturel par du gaz de synthèse issu d’une ressource disponible en abondance comme la biomasse ligno-cellulosique.
Le réacteur de gazéification étagé du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) a été couplé avec le four de cuisson pilote de Terreal, via un brûleur à gaz Béralmar. Dans ce but, une ligne d'épuration du gaz a été également installée afin de répondre aux spécifications techniques du procédé de cuisson. Le brûleur a ensuite été adapté aux caractéristiques du gaz de synthèse (faible pouvoir calorifique) afin de permettre une combustion complète et compatible avec les besoins thermiques de l'application.
Pendant des cycles de 12 heures, le gaz de synthèse issu de plaquettes forestières a alimenté un brûleur à gaz et reproduit un cycle de cuisson similaire à celui obtenu habituellement avec le gaz naturel. Les travaux ont également permis de qualifier complètement le procédé de gazéification en termes de rendement de conversion et de cahier des charges du gaz de synthèse. La réussite de ces essais vise à plus long terme à élargir la gamme des biomasses valorisables (notamment en intégrant le bois de recyclage) et ouvre une nouvelle voie à l'industrie de la terre cuite vers les énergies vertes.
Il est à noter que ce projet est cofinancé par la Région Languedoc Roussillon et l'Ademe.