Claude Dauphin et Jean-Pierre Valentini échappent au lynchage

Le 17/11/2006 à 14:24  

Claude Dauphin et Jean-Pierre Valentini échappent au lynchage
Trafigura copyright Selon certains professionnels, le directeur de Trafigura, Claude Dauphin, et son responsable pour la zone de l'Afrique de l'Ouest, Jean-Pierre Valentini, écroués suite à l'affaire du Probo Koala, seraient à l'abri dans un hôtel sous surveillance policière. Mais, hier, un de nos confrères de l'Usine Nouvelle, révèlait qu'une mutinerie a eu lieu le 13 novembre au sein de la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) et que ces deux hommes ont échappé de justesse au lynchage de la part d'autres prisonniers...
Cela serait la troisième tentative d'assasinat envers les détenus mis en cause dans l'affaire du Probo Koala. Pour mémoire, suite à la pollution déversée sur Abidjan en provenance du cargo, au mois de septembre dernier, 10 personnes sont mortes, 69 hospitalisés, 7000 intoxiqués.
Cette fois-ci ce sont des détenus de la Maca qui s'en seraient pris à Claude Dauphin et Jean-Pierre Valentini avec des armes blanches : "Tout est parti d’un excès de colère des prisonniers mineurs qui, au mois de septembre, avaient été intoxiqués par les déchets toxiques déversés dans les environs de la Maca. Cette intoxication avait provoqué deux morts parmi les prisonniers mineurs, ainsi que plusieurs autres victimes" a commenté un garde pénitenciaire.
Heureusement, pour les deux français, les gardes pénitenciaires les ont protégés. Ensuite, ces prisonniers ont été mis dans une section de haute-surveillance, et les dirigeants de Trafigura ont été placés sous haute protection. Il y aurait quand même eu trois blessés graves.
A propos de Trafigura
- source le quotidien ivoirien Soir Info -
Selon des informations en notre possession, Claude Dauphin est l’un des principaux, sinon l’un des plus importants actionnaires de “ Trafigura ”. Entreprise, toujours selon nos sources, qu’il a fondée en 1993 avec un autre Français répondant au nom de Eric Turckheim. Vieille connaissance et bras séculier du “ trader ” américain Marc Rich, Claude Dauphin est parfaitement au fait de tout ce qui se fait dans la “ maison Trafigura ”. Il connaît, tous les actionnaires de cette multinationale. Tout comme il connaît, comme sa poche, tous les contrats que “ Trafigura ” a signés en Afrique et ailleurs, ainsi que les énormes bénéfices qu’elle en tire. Pour tout dire, il maîtrise la “ vie ” et les pratiques de cette multinationale. Concernant son compagnon Jean-Pierre Valentini, nos renseignements notent qu’il est Corse d’origine. C’est le neveu de Mathieu Valentini, connu pour être un important maillon des réseaux occultes du groupe pétrolier français “ Elf Aquitaine ”. Ce dernier est mort dans des conditions ténébreuses au Caire, en Egypte, au début des années 1990. Proche d’André Tarallo, appelé dans son milieu d’affaires “ Monsieur Afrique ” d’Elf Aquitaine, le rôle dévolu à Mathieu Valentini était de récolter et de repartir entre les bénéficiaires, dans les pays où le groupe était représenté, les commissions acquises de façon occulte. Son nom et celui de son fils Stéphane ont été maintes fois cités dans le fameux scandale de “ Elf Aquitaine ”. C’est vrai que Jean-Pierre Valentini, qui nous intéresse ici, n’avait aucune accointance avec les malveillantes activités de son oncle Mathieu, mais grâce à l’intervention et à l’influence de ce dernier, il travaillait pour l’activité “ trading ” au groupe “ Elf Aquitaine ”. Et à cet effet, des sources notent que Jean-Pierre Valentini a été en poste à Abidjan en 1990. C’est dire tout au moins, qu’il savait qui “ était ” son oncle. Le vrai mystère en ce qui concerne “ Trafigura ”, est en réalité, qui est son propriétaire ? Vu que ses actionnaires se barricadent derrière des sociétés écran à Malte, un petit pays reconnu pour être un paradis fiscal. Parmi ses actionnaires, on trouve les deux fondateurs que sont Claude Dauphin et Eric de Turckheim. Et en dehors d’eux, on cite Marc Rich, l’ancien patron de Dauphin, présent au sein du capital de “ Trafigura ”. En Suisse, il réside près de Lucerne, où sont installés les locaux de la multinationale, comme s’il entendait veiller sur eux. Par ailleurs, comme nous l’avons su au cours des investigations, le nom de Patrick Maugein, un autre homme d’affaires français, est souvent revenu dans ce scandale. Surtout parce que c’est un proche ami du président français Jacques Chirac. Mais la question que l’on se pose, c’est de savoir si effectivement Maugein est lui aussi actionnaire à “ Trafigura ”. En tout cas, si jusqu’ici aucun indice ne peut amener à répondre par l’affirmative, a contrario, ce dont on peut être certain, c’est l’accointance entre Maugein et “ Trafigura ”. En Irak, toujours selon les renseignements, c’est en association avec cette multinationale qu’il achetait le pétrole vendu frauduleusement par Saddam Hussein. Et lorsque des problèmes ont éclaté entre le régime de Saddam Hussein et “ Trafigura ”, ce sont deux proches associés de Maugein, le Portugais Rui de Sousa et le Français Jean-Paul Cayre, que la multinationale a commis à Bagdad pour négocier et aplanir les divergences avec les dirigeants irakiens. En tout cas, une somme d’informations assez importantes, qui ne disent pas forcément oui ou non, l’implication des deux Français dans le scandale du déversement des déchets toxiques à Abidjan. A la justice de traiter ce dossier avec célérité pour révéler leur culpabilité ou leur innocence.