Cleantechs : des enjeux environnementaux mais surtout financiers

Le 10/07/2012 à 12:35  

Cleantechs : des enjeux environnementaux mais surtout financiers
cleantechnologies Selon l’étude "International Business Report" de Grant Thornton (Groupe d’audit et de conseil), en France et dans le monde, le recours aux cleantechnologies est de plus en plus motivé par les bénéfices commerciaux qu’elles peuvent engendrer. En effet, ce 3ème rapport annuel mondial dédié au secteur révèle que l’adoption des cleantechs est davantage liée au besoin de réduire les coûts et d’augmenter les profits, notamment grâce à l’intervention gouvernementale, qu'à l’unique enjeu environnemental. Bref, c'est une réalité en 2012 : la rentabilité du "green business" attire de plus en plus...

 Le prix du pétrole (récemment monté à plus de 120 US dollars le baril), ainsi que les perspectives floues concernant le nucléaire après la catastrophe de Fukushima, font des cleantechnologies une véritable source d’énergie alternative ainsi qu’un moyen de réduire la consommation de ressources coûteuses. Ainsi, 52% des chefs d’entreprise interrogés ayant choisi des solutions cleantechs l’ont fait en vue de réduire leurs coûts, et 45% d’entre eux l’ont fait avec l’idée d’accroître leurs profits. La Responsabilité Sociétale et Environnementale (RSE) demeure un enjeu important mais ne représente plus la valeur motrice de l’adoption des cleantechs, alors même qu’il n’a jamais autant été question de développement durable.

 "Si les cleantechnologies n’évoquent plus uniquement des enjeux environnementaux mais également financiers, la question est maintenant de savoir si ces solutions alternatives peuvent améliorer la performance financière des entreprises. Nous observons aujourd’hui le potentiel de ces nouvelles technologies à concurrencer les sources d’énergie traditionnelles et il semble envisageable qu’un jour elles les challengent réellement", indique Marc Claverie, Associé de Grant Thornton. Les aides gouvernementales demeurent vitales au sein de nombreux pays, et les fluctuations qu’elles entraînent provoquent une volatilité à court-terme pour le secteur. "Si les cleantechs se révèlent être une véritable alternative aux énergies fossiles et que les gouvernements, malgré ces temps de crise, soutiennent l’industrie, nous pourrions être sur le point de connaître un effet d’une ampleur insoupçonnée pour les années à venir", ajoute-t-il. La maturité grandissante du secteur crée de bonnes tendances et perspectives pour 2012 : 64% des entreprises du secteur s’attendent cette année à une hausse de leur chiffre d’affaires, contre 54% en 2011.

déchets L’étude de Grant Thornton met également en lumière un secteur en pleine transition : de plus en plus d’entreprises se consacrent à la R&D (42% en 2012 contre 32% en 2011), ainsi qu’à l’IT (la Technologie de l’Information) avec 29% contre 22% en 2011. "L’étude fait ressortir des parallèles entre les cleantechs et les biotechs, dans le sens où les départements de Recherche & Développement explorent de nouveaux concepts et applications pour faire avancer les technologies déjà existantes tels que le stockage et les 'smart grids' (des réseaux électriques intelligents). Les recherches s’orientent notamment sur les problématiques liées à l’eau et aux déchets", commente M. Claverie. En revanche, l’activité industrielle ralentit sensiblement. Alors que le nombre d’entreprises dédiées à la fabrication de produits générant une efficacité énergétique est passé de 26% à 19% en 2012, la fabrication de produits cleantech, générant une énergie propre, a enregistré une hausse considérable de 14% par rapport à 2011.

 "En France, les industries du traitement des déchets ainsi que de l’eau sont fortement soutenues par la capacité des grands groupes à investir dans la R&D et à réaliser des opérations de croissance externe. D’autres secteurs comme l’éolien offshore devraient être soutenus par les récents programmes de lancement décidés par l’Etat. Les Gouvernements doivent être attentifs à cette question et ne pas freiner les investissements car cela pourrait devenir un obstacle aux objectifs de réduction d’émission de carbone et à la volonté de fournir les entreprises et foyers en énergies alternatives, à un moment où le secteur devient véritablement compétitif", conclut Marc Claverie.