Clemenceau : départ imminent pour l'Angleterre, à moins que...
Il se pourrait bien que le feuilleton du démantèlement du porte-avions Clemenceau touche à sa fin, son départ pour l'Angleterre étant imminent, destination la société Able UK qui a remporté le dernier appel d'offres. Mais, un nouveau rebondissement de dernière minute est toujours possible suite au recours juridique introduit auprès du tribunal administratif de Rennes par l'association écologiste AED2...
Le ministère de la marine annonce le remorquage de la coque du Clemenceau dans les prochains jours à destination de la société anglaise AbleUK en vue de son démantèlement. Le coût de l'opération serait de 10,7 M€ sans compter une recette variant de 5,8 à 7,8 M€ provenant de la valorisation des matériaux pour un taux de recyclage de 92%. Au final, l'Etat serait de sa poche de 2,5 à 4,5 M€, sans prise en compte du déasamiantage partiel, des coûts de remorquage entre la France et l'Inde et des frais des multiples études. Le démantèlement serait effectué sous contrôle de représentants français.
L'association écologiste Robin des bois, spécialiste de la problématique du démantèlement des navires en fin de vie, indique sur son site internet que " constatant que toutes les autorisations de transfert transfrontalier de déchets ont été délivrées et que le chantier Able UK dispose des capacités administrative, financière et technique ", elle est favorable, comme l'ensemble des associations environnementales internationales concernées au choix de ce prestataire équipé d'une cale seche et de moyens mécaniques visant à protéger la main d'œuvre et l'environnement. Elle invite même la Bretagne et les autres régions françaises à prendre exemple, et mettre en place une filière durable de démantèlement des navires commecriaux.
Il n'empêche, ce point de vue n'est pas partagé par l'association écologiste AED2 qui a introduit un recours devant le tribunal administratif de Rennes. Son avocat, maître Rajjou, attaque le document d'autorisation de transfert de déchets transfrontaliers délivré par la Drire-Bretagne qui accorde un « consentement sous certaines conditions ». Or les écologistes veulent « s'assurer que la Drire a les moyens de justifier ce consentement ». « Nous avons, par ailleurs, une suspicion de condamnation de la maison-mère du chantier pour non-respect de la réglementation environnementale », ajoute l'avocat. L'association de reprocher aussi les conditions d'attribution du marché, Able UK n'ayant pas eu toutes les compétences requises au moment où elle a été retenue.
Alors, surprise de dernière minute ou pas...