Co-méthanisation à grande échelle : Siaap et Syctom se penchent sur le sujet
Carbone, phosphore et azote constituent des points communs aux déchets organiques (traités par le Syctom) et autres boues résultant de l’épuration des eaux usées (traitées et valorisées par le SIAAP). Jusque là, tout va bien. Sauf que... il faut bien qu'il y ait un petit souci méritant que l'on se penche collectivement dessus afin de trouver une solution qui vaille la peine.
Ainsi, est venue l’idée de maximiser la conversion en énergie en mélangeant ces deux produits, et d’optimiser les traitements annexes des résidus, par rapport à leur traitement séparé. Une fois épuré, ce biogaz peut ensuite être injecté dans le réseau de gaz naturel ou utilisé et valorisé sur le site industriel, pour réduire l’apport d’énergie externe. L'idée maitresse qui anime les deux services publics est de parvenir à un outil opérationnel en 2018, ceci passant par le respect d'un calendrier d'ores et déjà affié : fattribution du(es) partenariat(s) d’innovation fin 2017, phase 1 du partenariat d’innovation-recherche, sur la période janvier-juin 2018, laquelle sera suivie de juillet-septembre 2018 par la phase 2 qui passera par l'examen des résultats et la mise en œuvre du pilote industriel...
"Compte tenu des champs nouveaux à explorer, cette commande publique est lancée sous une forme nouvelle destinée à porter la démarche de R&D : le partenariat d’innovation conçu pour faciliter la passation des marchés publics à visée innovante et aider les acheteurs à stimuler l’innovation". Syctom et SIAAP attendent que des groupements "start-up innovante et concepteur-exploitant" répondent à cette consultation...
On apprend que "plusieurs candidats seront qualifiés et plusieurs marchés pourront être signés avec des équipes qui proposeront une démarche scientifique et technique en accord avec les objectifs portés par les deux collectivités".
On retiendra en tout cas que depuis l'an dernier, et ce, à l’initiative de leurs présidents, Hervé Marseille pour le Syctom et Belaïde Bedreddine pour le SIAAP, les deux acteurs ont convenu de mettre en commun expertises, performances et projets.
"Ce projet de co-méthanisation illustre la démarche générale d’innovation, de R&D et de partenariats technologiques portée par les deux syndicats pour développer de nouvelles formes d’énergies renouvelables et de récupération aux performances environnementales irréprochables".
Engagés dans une dynamique partenariale, les services publics urbains du Grand Paris, à l’image offerte par les deux services publics cités en référence, ont la conviction que leur capacité à créer des synergies industrielles leur permettra à moyen-terme d’offrir des solutions efficaces mais aussi d’optimiser certains projets au bénéfice du développement du territoire.
Pour ce qui relève des infos pratiques, on retiendra que le Syctom est mandataire du groupement de commande et qu'un Comité de pilotage (supervision des choix et déroulement des procédures) est présidé par Hervé Marseille, président du Syctom et composé à parité de représentants du Syctom et du SIAAP dont son président, Belaïde Bedreddine.
Les missions confiées au prestataire(s) retenu(s) sont au nombre de quatre :
- Analyse technique des données disponibles auprès des maîtres d’ouvrage
- Définition et mise en œuvre d’un programme d’essais en laboratoire
- Construction et mise en œuvre d’un pilote industriel
- Le cas échéant, étude, construction et mise en service d’une installation de traitement de taille industrielle
Les entreprises appelées à candidater sont les groupements de start-up innovantes, mais aussi les concepteur-exploitants. Quant au coût prévisionnel de l’opération, il est de 90 M € en incluant l’installation définitive qui succédera au pilote industriel. Pour ce qui est de la publicité de l’appel d’offre, lancé fin octobre, elle est visible sur les supports classiques et légaux (BOAMP, JOUE…).