COGEMA porte le dossier en Cassation : Nouveau rebondissement dans les poursuites pénales pour pollutions
Le combat entre David (les associations environnementales désargentées) et Goliath (la puissante société COGEMA-AREVA) rebondit de plus belle et s’intensifie. Mais pour la première fois, COGEMA est amenée à prendre son sort elle-même en main. Les protections manifestes dont elle a bénéficié jusqu’à ce jour, tant au niveau de la DRIRE (service de contrôle de l’Etat) que du Parquet (service de poursuite de l’Etat), ont été inefficaces et se sont brisées sur l’indépendance de la justice...
Au contraire, l’arrêt de la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Limoges est particulièrement cinglant pour COGEMA-AREVA, mettant en évidence ses négligences professionnelles, la gravité des pollutions et leur impact potentiel sur la santé et l’environnement, les bénéfices illégitimes tirés d’une exploitation à moindre frais… A l’heure de la privatisation épineuse de ce fleuron de l’industrie nationale, on comprend que toutes les voies de recours soient mobilisées pour tenter de contrecarrer, voire différer, l’action de la justice.
Ce dossier – dont le retentissement national traduit bien le caractère exemplaire - est épineux pour COGEMA car il peut ruiner sa très coûteuse politique de communication environnementale. L’image publique de COGEMA-AREVA – et partant, de toute la filière nucléaire nationale - ne peut manquer d’être gravement entachée par les suites de ce dossier. Quel crédit leur apporter encore ? Tel est bien le débat judiciaire en filigrane !
Comme toutes les activités industrielles, le capitalisme nucléaire n’intègre manifestement qu’à la marge la protection de la santé et de l’environnement : « J’exploite, et je vous abandonne à votre sort ! », socialisation des risques, privatisation des bénéfices… telle semble être la dure loi du marché, malgré les risques majeurs pesant sur ce type d’activité.
A l’heure de la réorientation de la politique énergétique nationale, voilà un dossier qui tombe à point pour mettre en évidence les limites substantielles – sinon les impasses économiques et écologiques – des options nucléaires qui nous gouvernent ! La fédération France Nature Environnement, Sources et Rivières du Limousin et l’ensemble des associations ont d'ores et déjà confirmé qu'elles n’abandonneront pas la procédure et appellent plus que jamais au débat public des citoyens sur ce sujet d’intérêt majeur.