Collecte de déchets : la contrefaçon s'attaque aussi, aux sacs poubelles
Dans le prétoire du Palais de justice de Mons, en Belgique, ce 25 mars, une organisation criminelle à dimension internationale dont la spécialité est pour le moins inattendue : la contrefaçon de sacs poubelles. Et pour ceux que cela ferait sourire, l'avocate générale a souligné que le bénéfice (estimé) serait de l'ordre du million et demi d'euros.
Tout démarre l'année dernière : en 2014, dans les environs de Mons mais également de Charleroi, la police judiciaire perquisitionne des épiceries et des night-shops. Contre toute attente, des quantités colossales de sacs poubelles. Des faux! Incroyable, mais vrai...
Il ne faudra pas très longtemps aux services spécialisés dans ce genre d'enquête, pour certifier que ces "sacs plastiques sont contrefaits, fabriqués en Turquie, acheminés en Europe par voie maritime, puis stockés aux Pays-Bas avant d'etre transportés, via des voitures de location, en Hainaut". Parmi les principaux suspects, "une famille turque, établie à Charleroi".
Est-ce que la Belgique est la seule destination de ces sacs trafiqués? On peut se poser la question. Sans qu'il soit déterminé qu'il y ait lien de cause à effet, plainte avait en effet été déposée en Suisse, en 2014, là encore pour contrefaçons de sacs poubelles (qui en pays helvète, sont taxés), découverts à La Chaux-de-Fonds (qui a introduit cette taxe au sac, au 1er janvier 2012). La ville avait en novembre dernier, indiqué que l'affaire était confiée au Ministère public, et concrètement à la procureure Vanessa Guizzetti qui était en charge d'identifier les personnes qui ont utilisé ces sacs, et donc, de déterminer « le nombre et l'ampleur de la fraude ». Là encore, tout avait débuté par un contrôle...
Dans cette affaire judiciaire belge, 27 personnes sont incriminées. Chaque maillon de cette chaîne est important, dont bien évidemment, le producteur de sacs, basé en Turquie, les revendeurs, ceux qui financent le trafic (et qui sont impliqués par ailleurs dans les trafics de drogue et/ou d'armes), les personnes qui renvoient cette collecte d'argent au pays, via des sociétés qui se prêtent à ce mauvais jeu, et puis, celui sans lequel rien ne serait arrivé aussi vite : ceui qui confond le Compast avec le Compost, alias le faussaire. A une lettre près, ça passait et sans doute pour encore un bout de temps... Toujours est-il que pour cette affaire d'envergure internationale, l'avocate générale a requis de la prison ferme pour 24 des 27 accusés, dont une peine de 7 ans minimum pour le patron de ce trafic...