Collecte des biodéchets : c'est parti pour 120 000 habitants de Paris
Si l’opération est novatrice, on ne part pas de rien. En effet, le second arrondissement a été précurseur : en témoigne par exemple le directeur de la caisse des écoles de l’arrondissement, Eric Van Meenen, qui rappelle que l’on « collecte 39 tonnes de déchets alimentaires par an dans les 12 établissements scolaires. Depuis le lancement de cette initiative, à l’automne 2014, trier est devenu un réflexe chez les élèves »… On pourra rappeler aussi, les activités de la société Moulinot – Compost & Biogaz, soutenue par la mairie dans sa démarche de valorisation des déchets alimentaires des restaurants…
Pour en revenir à l'actu, une centaine d'agents sont mandatés pour fournir les explications et distribuer 75 000 kit de tri dédié (comprenant deux rouleaux de 36 sacs compostables, un seau de 7 litres pour réceptionner le sac et un guide du tri des déchets alimentaires) : ils pratiqueront pour ce faire, le porte à porte jusqu'en juillet prochain afin de sensibiliser les occupants des deux territoires concernés par l'expérimentation.
Les quartiers Vallée de Fécamp et des Maréchaux (dans le XIIe) et celui de Vivienne-Gaillon dans le IIème seront servis les premiers. Chaque quartier sera peu à peu équipé, avec en simultané, la livraison de 3 200 bacs à couvercle marron dans les cours d'immeubles ou locaux poubelle, tandis que les premières colles (qui seront organisées à un rythme bi hebdomadaires, débuteront dès ce jeudi grâce à des bennes à étanchéité renforcée.
Une fois l'organisation bien rodée (ce qui nécessitera peut être quelques modifications, au vu des retours d'expérience), l'ensemble de la capitale sera peu à peu équipée de sorte que la collecte des biodéchets couvre la ville au plus tard en 2020.
Si tout se déroule comme prévu, cette nouvelle politique devrait alléger la poubelle grise de 10 à 20%, et assécher les OMR (qui contiendront par voie de fait, moins de déchets humides) destinés à l'incinération.
Pour ce qui est du fruit de la collecte des biodéchets, il sera méthanisé et transformé en amendement organique (compost), et en biogaz valorisé en énergie thermique ou électrique, ou encore en biocarburant (ce dernier pouvant être utilisés pour les bus ou bennes de collecte des déchets). Une fois collectés, les déchets seront acheminés sur un site de transfert situé à Villeneuve Saint Gorges, dans le Val de Marne : ils y seront déconditionnés et massifiés avec des déchets organiques provenant de la grande distribution. Puis, après avoir été transformés en « soupe », ils prendront la direction du site Artois Méthanisation, un site inauguré en 2012, basé à Graincourt lès Havrincourt, dans le Pas de Calais, une solution qui pourra étonner puisque des sites de méthanisation plus proches de Paris ne manquent pas.